Ces cathédrales aux mystérieux rayons de lumière

Les cathédrales nous sont familières pour leurs architectures remarquables et leurs symbolismes qui font d’elles de véritables livres de pierre. Elles sont moins connues pour l’art et la théologie de la lumière qui nourrissent certains mystères de ces édifices majestueux. Beaucoup connaissent, même sans avoir observé le phénomène, le célèbre « clou de la Saint-Jean » qui s’illumine le jour du solstice d’été dans la cathédrale de Chartres mais peu d’entre nous savent que ce phénomène est observable en d’autres cathédrales.

Deux questions taraudent l’auteur. Quels moyens, quelles connaissances les bâtisseurs ont utilisé pour produire ces phénomènes qui ne peuvent être le fruit du hasard ? Quelles indications, quels messages, quels enseignements portent ces rayons de lumière mystérieux ?

« Si tous ces phénomènes lumineux, écrit Jean-François Blondel, ne sont pas le fruit du hasard, devons-nous alors en conclure qu’il y aurait eu une intention délibérée des bâtisseurs des XIIe et XIIIe siècles de les utiliser ? Nous avons deux difficultés à résoudre : tout d’abord, découvrir par quels moyens ces rayons de lumière sont créés ? Ensuite, quelle est leur signification ? Transmettre un « message » bien sûr, mais quel message ? Ce message pourrait expliquer quelque chose de très simple, auquel on attache peu ou pas d’importance, mais qui revêtirait un sens spirituel profond que notre monde moderne a peut-être perdu. C’est ce que certaines sociétés initiatiques appellent la « parole délaissée » ou d’autres la « parole perdue ». »

La première partie de l’ouvrage s’intéresse à notre rapport à la lumière de la préhistoire à l’Antiquité. Ce rapport à la lumière est inséparable de notre relation à l’astre solaire et aux cultes qui lui furent rendus. Les symbolismes associés à la lumière vont évoluer y compris dans la tradition biblique, entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, le Christ devenant « lumière du monde ».

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée au symbolisme de la lumière dans les cathédrales. Les constructeurs que ce soit dans la période romane ou dans la période gothique maîtrisaient plusieurs techniques et arts y compris relatifs à la lumière, ce qui est particulièrement évident dans l’art du vitrail. L’orientation, la géométrie, l’optique, l’astronomie, se mêlent avec le symbolisme pour exprimer le rapport entre la Lumière et les Ténèbres, la lumière et l’ombre.

La troisième partie nous entraîne dans un long voyage en France, région après région, pour visiter des sites remarquables, cathédrales bien sûr mais aussi basiliques ou simples églises, véritables vaisseaux de lumière à un moment donné de l’année. Il ne faut surtout pas s’arrêter à des évidences pour proposer une explication symbolique à ces phénomènes. Parfois, la réponse relève de l’astronomie et du calendrier mais pour d’autres cas, il convient de convoquer l’alchimie comme à la Sainte Chapelle. Bien souvent, le mystère demeure comme une incitation à la quête de l’esprit.

En tous les cas, c’est un merveilleux voyage auquel nous sommes conviés, un voyage dans la lumière et les couleurs, dans les symbolismes qui se croisent ou se chevauchent, dans les traditions des bâtisseurs et des verriers, inscrites dans la pierre ou le verre, ou encore orales. C’est un patrimoine tant architectural et culturel qu’initiatique.

Source: La Lettre du Crocodile

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