Le Rien aux bras de Tulle de Stephen Jourdain

Ce recueil de pensées, « lumières en vrac », heureusement non commentées, de Stephen Jourdain, est comme un kata de Iaido. Sobre, il tranche l’égo.

Il tranche avant et après. Si le monde tournait à l’endroit, nul doute que nous nous inclinerions devant la primauté de ce raptus : moi ; et obéirions à la demande instante qu’il nous fait de le DEVENIR ; ayant dès lors parcouru l’étrange chemin qui mène à l’ÊTRE, nous serions.

« Il ne serait donc que de trouver LE TRUC. Ce coup de bol inouï que fut mon éveil à seize ans vint par la grâce d’un truc. »

Et c’est la vérité. Cette floraison abrupte de moi s’ouvrant elle-même sans fin fut et demeure un truc. Un truc souverainement simple et efficace –mais bien un truc. Inévocable simplicité et efficacité de l’acte miraculeux par lequel, m’appelant à l’existence, j’atteins à l’existence !

JE SUIS égale JE ME FAIS ÊTRE.

Seul un bouchon flottant sur l’eau Peut en appeler à la bascule D’un fait réel fait pour les sots Vers le rien aux bras de tulle

Ce filet de néant qui ourle notre être terrestre et notre être pensant, fracassant en deux tronçons ennemis et le continuum moi-monde et le continuum moi-moi, est hallucinatoire.

Je le clame de toutes mes forces : tout non-moi est hallucinatoire. Fais le voyage jusqu’au tréfonds de l’intimité de toi-même, et sois.

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