Excellent traité de calligraphie par un calligraphe connu en Chine dont les écrits théoriques sont appréciés des calligraphes. Ce livre est divisé en trois parties : Donnés philosophiques – Notions fondamentales dans la pratique de la calligraphie – Styles de calligraphie et création calligraphique.
Nous avons particulièrement apprécié tout ce qui concerne la calligraphie cursive dite « folle » ou encore la « folie » et l’ivresse en calligraphie.
A propos de célèbres calligraphes, Yang Liang écrit :
« L’autre particularité remarquable de leur folie est qu’elle n’est pas un comportement occasionnel ; cette recherche des gisements inconscients est presque érigée en système par ces artistes. Elle leur procure des résultats qu’ils expérimentent quotidiennement. Violence et vitesse traduisent alors ce que livre leur inconscient et ce qui nourrit leur intuition. Nous remarquerons que ces deux aspects spectaculaires de la cursive « folle » sont tout particulièrement appropriés à l’expression en calligraphie cursive.
L’ivresse, ce que Hsiung Ping-Ming appelle « l’état dionysiaque » est un procédé « technique » auquel les deux calligraphes ont systématiquement recours. Leur nom est indissociable du vin dont ils font grande consommation pendant le processus créatif.
L’ivresse et le dérèglement des sens qui l’accompagne était volontairement et constamment recherchée par Zhang Xu et Huaisu. L’état second permettait des tracés que les auteurs ont souvent eux-mêmes qualifiés d’uniques et inespérés dans un état normal. Rechercher l’ivresse, c’était aussi rechercher à troubler le contrôle de la raison et à faire surgir ce que celle-ci rendait inaccessible, cachait ou avait enfoui en profondeur.
Zhang Xu livre sa pensée sur l’impression que lui procure, la tête froide, la contemplation de sa propre calligraphie exécutée en état d’ivresse : « [elle était comme si] elle avait été tracée par les dieux, impossible à refaire une seconde fois. » »