Les Trésors de la Kabbale

« La kabbale, écrit Marc Welinski, au-delà d’être juive est d’abord européenne. Parmi tous les textes mystiques, pour nous autres Européens, baignés dans cette tradition judéo-chrétienne, la Kabbale est l’un des textes les plus proches de nous.

Il a été conçu sur notre sol, sur ces terres que nous foulons aujourd’hui : la Rhénanie, le Languedoc, la Provence, la Catalogne, la Toscane, avant de partir vers la Terre sainte, la Galicie, l’Ukraine, etc. Avant d’être partagés avec le monde entier, ces textes ont été produits par des gens qui vivaient ici. »

Par ces quelques mots, Marc Welinski nous rappelle que cette tradition est une composante de notre culture et que le recours à l’hébreu se justifie amplement pour tout simplement faire vivre la pensée. C’est pour Marc Halévy, spécialiste de la kabbale « le fleuve qui coule à nos pieds ».

Marc Halévy et Marc Welinski nous introduisent à la Kabbale, à cette sagesse, en quatre soirées : Qu’est-ce que la Kabbale ? – Repères – L’arbre de vie – Cosmologie. La Kabbale est avant tout « l’étude du texte biblique original, c’est-à-dire d’un texte écrit dans la l

angue hébraïque ». Cette étude est une invitation permanente à explorer le caché, traverser l’apparence, afin de saisir le Réel. Cela ne va pas sans effort, sans engagement, sans inconditionnalité. Ceci passe par la réalisation sans cesse renouvelée d’une Alliance entre le monde divin et le monde humain. La Kabbale en est la méthode. Elle permet d’explorer les quatre sens de l’Ecriture et de développer une herméneutique grâce aux nombreux outils proposés dont la guématria, le notarikon, la témourah… favorisant l’émergence de la cohérence du monde, une cohérence sacrée.

Lors de la deuxième soirée, quelques repères historiques nécessaires sont posés avec quelques développements indispensables sur Spinoza, sur « l’aventure de Zabbataï Tsevi », sur le méconnu hassidisme polonais et ukrainien, entre autres. Notons cette remarque de Marc Welinski :

« On a l’impression qu’à toutes les époques, la Kabbale a été adoptée comme une arme contre l’austérité de la philosophie, de la raison, de la science. Est-ce qu’au fond la Kabbale n’exprime pas le mystère de cette force vitale que nous sentons en nous sans pouvoir vraiment la comprendre ? »

Lors de la troisième soirée, consacrée à l’Arbre de Vie, plusieurs rectifications nous sont présentées concernant l’interprétation courante de la Bible et notamment à propos de la fonction du serpent qui apparaît bien, ici, à travers le sens des mots en hébreu, comme l’initiateur, le mystagogue, l’allié de Dieu. L’hébreu permet de saisir le sens profond de ce texte et de s’extraire des préjugés culpabilisants véhiculés par le christianisme romain. De cette approche, naît une vision et une expérience non-dualistes qui perdurent malgré la complexité des enseignements sur les nombres, les lettres, les séphiroths, etc. C’est, tout au contraire, le mouvement permanent d’approfondissement que permet l’hébreu qui empêche toute fixation dualiste. Un chemin apparaît à travers l’Arbre de Vie : Sortir de l’illusion – Dépasser la matérialité – Viser l’intemporalité – Réduire toutes les distances – Contempler la beauté – Savourer les équilibres – Avoir conscience de la constructivité – Apprécier les optimalités – Comprendre la rationalité – Entrer dans la Royauté lumineuse.

Lors de la quatrième soirée, Marc Welinski et Marc Halévy abordent les fondements de la cosmologie kabbalistique et ses relations avec la physique contemporaine.

C’est un superbe voyage que vit le lecteur à travers ce livre. Bien que cela ne soit « qu’une introduction », la profondeur que veut révéler la Kabbale, nous concernant, concernant le monde et le divin, est bien là à travers l’inspiration qu’elle suscite immanquablement.

Source: La Lettre du Crocodile

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