Le Yi Jing en dessins Tan Xiaochun et Li Dianzhong

Le Yi Jing est un texte admirable qui sait traverser les temps et les cultures. Il n’est pas pour rien le « Classique des changements ». Depuis deux décennies, le Yi Jing est d enouveau étudié et pratiqué aussi bien en Chine qu’en Occident. Il est objet de nombreuses études universitaires mais le plus important est sans doute que sa pratique traditionnelle s’étend de nouveau.

Cette version du Yi Jing, publiée au début des années 90, est à la fois originale et traditionnelle. Elle respecte totalement le texte et sa plurivalence de sens tout en l’exprimant d’une manière nouvelle à travers la bande dessinée. L’image, par les détails, permet de porter une multitude de sens pour qui sait l’explorer.

Cyrille Javary et Wang Dongliang, les traducteurs, reviennent sur le projet des auteurs :

« Une des originalités de leur ouvrage est de reprendre dans sa composition l’idée même qui a été suivie par « les Sages de l’Antiquité » dans l’élaboration du Yi Jing. Le Yi Jing en effet, parle de choses générales, à partir d’exemples particuliers. Ici, les personnages mis en scène, le lettré, le brigand, le souverain, le taoïste, le ministre, etc, sont là pour exprimer des positions et des attitudes générales devant certaines situations de la vie. Ils n’interviennent pas en tant qu’individus, mais en tant qu’archétypes. Einstein, par exemple, qui n’a certainement jamais entendu parler du Yi Jing, apparaît comme représentant de la science occidentale moderne. De même, les exemples historiques illustrant par exemple l’hexagramme 5, qu’ils soient pris dans l’histoire la plus ancienne (Jian Tai Gong) ou la plus moderne (Lin Biao) ne sont choisis que comme « emblèmes » de ceux qui savent attendre et de ceux qui sont perdus par leur impatience. » L’ouvrage propose deux parties. La première traite des principes mêmes du Yi Jing et de leurs articulations, la seconde présente les soixante-quatre hexagrammes.

C’est un Yi Jing très actuel, très pédagogique, qui veut parler aux contemporains, qui intègre des références nouvelles et significatives, voire des modes. Certains pourront le dédaigner mais ils auraient tort de ne pas prendre en compte cette expérience de renouvellement. En effet, le Yi Jing est vivant et parle à tous. Nécessairement, il s’empare de ce qui est là.

Une vraie réussite.

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