Histoire de la Grande Loge Nationale Indépendante

L’ouvrage en deux tomes de Francis Delon est une version remaniée de sa thèse consacrée à l’histoire de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises dans le cadre de l’Université Bordeaux-Montaigne.

Comme le remarque Pascal Berjot, ancien Grand-Maître de la GLTSO, Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, dans la préface au Tome 1, le fil d’Ariane de cet ouvrage est l’histoire du Régime Ecossais Rectifié, plus exactement son retour en France au début du XXème siècle, après un siècle d’absence, autour de la personnalité d’Edouard de Ribaucourt. C’est autour du RER que s’est édifiée la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises qui deviendra la Grande Loge Nationale Française en 1948. Le RER sera aussi à l’origine d’une autre création, celle de la Grande Loge Nationale Française « Opéra », connue depuis 1982 comme Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLSTSO).

C’est toute cette histoire, complexe et agitée, que Francis Delon met à plat à partir de sources largement inexploitées auparavant, des archives jusqu’alors ignorées de la Grande Loge Nationale Française et surtout le Fonds « de Ribaucourt » conservé précieusement par la GLTSO.

Le Tome 1 couvre la période 1899-1918, De l’Anglo-Saxon Lodge n° 343 à la renaissance d’une Maçonnerie traditionnelle et le Tome 2 la période 1918-1940, L’affirmation d’une maçonnerie anglophone 1918-1940.

A l’origine de cette aventure, nous découvrons beaucoup d’incompréhensions, de dépits, de rancœurs, de divisions voire de légèretés de la plupart des parties concernées pour finalement produire dans la douleur de belles réalisations comme la GLNF ou la GLTSO et permettre un épanouissement inattendu du RER après avoir relevé bien des défis. Au cœur de ce mouvement complexe de construction, nous trouvons les relations avec l’Angleterre et la question, toujours toxique du point de vue initiatique, de la « régularité ».

L’analyse des contextes historiques, intra et extra-maçonniques, la prise en compte des personnalités, permet à Francis Delon de rendre compte avec clarté du développement du RER depuis son réveil et, au-delà, de la vie de certaines des principales obédiences françaises. Il y a aussi des leçons à apprendre de cette histoire car, comme le remarque Pierre Mollier à propos de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière :

« Il reste que l’histoire de sa fondation en 1913, désormais presque complètement connue, demeure exemplaire et peut servir de leçon pour le présent : les équivoques et les faux semblants dans lesquels tombent parfois certaines obédiences françaises pour réclamer du bout des lèvres une régularité qu’elles affirment par ailleurs ne pas vraiment désirer, ont-ils réellement disparu ? »

La somme proposée par Francis Delon, fruit d’un travail considérable, courageux et nécessaire, doit être saluée. C’est une contribution majeure à l’histoire de la Franc-maçonnerie en France, des relations entre Franc-maçonnerie anglaise et Franc-maçonnerie continentale, et du Régime Ecossais Rectifié en particulier. Francis Delon répare de nombreux oublis ou erreurs de l’historiographie maçonnique.

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