Arcanes solaires de Jacques Breyer

La mise à disposition en PDF par les Editions Ergonia de l’ouvrage épuisé, Arcanes solaires de Jacques Breyer, est l’occasion de revenir sur l’œuvre de ce penseur, dont son ouvrage essentiel Terre-Omega, fait particulièrement sens dans la période actuelle, ses contradictions et ses bouleversements.

Jacques Breyer (1922 – 1996) dont on fait à tort le père du néo-templarisme reste un chercheur inclassable et un homme qui s’est voulu affranchi de toute forme d’adhérence. S’il est un personnage central de l’aventure spirituelle et templariste du château d’Arginy en ses débuts dans les années 1950, son templarisme est tout orienté vers la compréhension de l’action de l’archétype du Temple plutôt que vers des expressions formelles souvent immatures. Son rapport à l’archétype du Temple est proche du templarisme portugais qui flotte entre terre et ciel, œuvrant par imprégnation plutôt que par formalisation. Les multiples expressions néo-templaristes, aux prétentions souvent ridicules, qui ont parfois tenté de s’approprier en les déformant les travaux de Jacques Breyer sont à contre-sens d’un templarisme véritable qui dissout toute forme de mondanité.

Pour en savoir davantage sur le sujet, le lecteur peut se reporter au site :

https://www.jacquesbreyer.com

Intéressons-nous plutôt à l’œuvre, faite d’ouvrages et de conférences, tous disponibles chez Ergonia. Les livres sont, chronologiquement : Dante alchimiste (1957) – Arcanes solaires (1959) – Oubah el phoumet (1970) – Terre Omega (1974) – Au-dessus des tombeaux (1979) – Vaincre la seconde mort (1984) – Le philosophe (1989) - Les forces occultes du Bonsaï (1990) – Il faut souffrir pour être beau (1992) – Esotérisme : Clefs opératives vérifiées (1994). A ces ouvrages, il faut ajouter de très nombreuses conférences accessibles chez l’éditeur en vidéo, en audio ou en transcription papier soit plus de mille pages sur des sujets ésotériques.

Terre Omega est son œuvre majeur. Jacques Breyer considérait ses ouvrages précédents comme des brouillons, présentant de nombreuses erreurs. Il n’a cessé d’approfondir le contenu de Terre Omega, d’où l’importance des conférences portant sur Terre-Omega, directement ou indirectement et d’ouvrages postérieurs comme Esotérisme : Clefs opératives vérifiées.

Avec Terre Omega, nous sommes en présence d’une métaphysique précise, structurée et structurante, que l’étudiant est appelé à mettre en œuvre et à vérifier. Jacques Breyer n’assène pas de vérités, il fait des propositions et indique comment les vérifier opérativement. L’origine et la finalité de la création, l’expérience humaine comme creuset, les architectures, les nombres, les correspondances, Apocalypse et apocalypses (révélations), les alchimies, notamment internes, les procès de retour à la source, sont quelques-uns des sujets abordés à la fois de manière rationnelle et intuitive.

Comme toujours, quand on approche de l’essence, la dimension poétique du langage est indispensable pour donner le pressentiment de ce qui demeure indicible. Exemple avec cet extrait de Terre-Omega au sujet du Jeu de la Rose :

« La Rose est toute une Alchimie, un merveilleux Symbole, la grande proposition vers la Claire Liberté, que Garde en son Calice la Force de ses Arches.

Lorsqu’elle s’épanouit, la Rose nous chante la Vie… elle marque l’Unité que soutiennent ses Pétales, comme autant de Génies serviteurs de leur Dieu. (l’Homme est à cette image… notre Etre Elémentaire doit démêler en lui ses Entités d’organes, afin de réveiller ces Ondes Elémentales devant lui obéir pour qu’il soit Harmonie).

… Anges et Démons de notre Temple intime, aussi bien qu’Anges et Démons de toutes les Marches de l’Univers, constituent en Bouquet l’énigmatique Sourire de la Rose infinie… cette Cabalistique Joconde aux Lèvres d’incarnat. »

Chaque mot de Terre-Omega est pesé, chaque majuscule également, afin de solliciter la pluralité des sens et l’étude sur divers niveaux logiques. Derrière la poésie se trouve une logique rigoureuse et exigeante qui conduit à la fois à une technicité et un art initiatiques. Jacques Breyer nous alerte sur le vocabulaire dans une conférence sur Terre-Omega (JB TO14) :

« Quelques mots sur le vocabulaire. Aujourd’hui, la science, et évidemment il faut parler, use souvent de termes anciens à côté de nouveau qu’elle invente, et c’est son droit, et sur les termes anciens, chimiques notamment, il me semble bien que l’alchimie a souvent été pillée, et que ses mots ont souvent été dénaturés de leur sens profond, au profit d’un sens seulement matériel et superficiel.

Comme tel, ce n’est pas tellement nous, si nous nous réclamons d’une science verticale, qui avons à changer notre vocabulaire, c’est plutôt à ceux qui ont pris à l’oiseau quelques plumes pour s’en parer sans être cet oiseau. Et la confusion bientôt existera entre l’adepte, qui a tout de même bien le droit d’employer les mots de la ligne d’où il vient, et le profane, car si, nous parlons du carbone, de l’oxygène, de l’hydrogène, de l’azote, de l’éther, nous l’entendons, oui, dans son vêtement chimique, mais ce n’est qu’une partie de ce que nous voulons dire, car il y a, là-dedans, et surtout, le soufre et non seulement le mercure, dont nous entendons traiter quand nous employons ces mots. »

Nous avons avec Terre-Omega et ses commentaires, un véritable corpus qu’il convient d’étudier en profondeur et à plusieurs reprises, corpus qu’il sera intéressant de croiser avec ceux de Pierre Vincenti Piobb et de Louis Boutard.

Source: La lettre du crocodile  

VOUS AIMEREZ AUSSI

Haut