Le Hávamál appartient à l’Edda poétique, un texte fondamental des traditions nordiques. Pour Halfdan Rekkirson, préfacier de l’ouvrage, le Hávamál est le premier texte à étudier quand on s’intéresse à l’Asatrù.
Il se présente sous la forme d’un code éthique mais les strophes ont souvent une portée beaucoup plus vaste.
Cette nouvelle traduction est le fruit du travail de Romain Panchèvre qui explique les difficultés et choix de traduction dans un avant-propos nécessaire. Cette version bilingue cherche à restituer le message originel du texte tout en bénéficiant de la fluidité de la langue française afin de mieux toucher le lecteur.
Le texte commence par la question de l’hospitalité, de ses règles et aussi de ses dangers mais passe très vite au sujet de la sagesse et du savoir :
« La sagesse est le meilleur des bagages ; la vie est bien plus confortable à la maison ; mais quel fardeau, lorsqu’il faut écouter celui qui n’a rien vécu. »
Bon sens, joie, affabilité, sobriété, mesure, respect, courage, audace, sont quelques-unes des valeurs rappelées par ce texte. Mais la lucidité est aussi au cœur de la démarche :
« Sois un ami pour ton ami : rends faveur pour faveur, rire pour rire, mais trahison pour trahison. »
Le compagnonnage est aussi au cœur du Hávamál :
« Jeune et solitaire, je perdis un jour ma route : heureux je fus de trouver un compagnon sur mon chemin ; l’Homme est la joie de l’Homme. » « Le feu se propage de torche en torche, transmettant chaleur et lumière ; éclairé devient celui qui propage ses pensées, misérable celui qui garde tout pour lui. »
Trop d’érudition, trop de paroles, nuisent à l’équilibre et au bonheur. Que cela soit dans l’art de la guerre ou dans la relation entre les hommes et les femmes, l’objectivité et la prudence dominent. On ne trouve aucune morale dans ce texte mais bien une éthique qui rappellera à certains les codes de chevalerie.
Dans la dernière partie du texte, l’auteur évoque les runes et les incantations.
Prises séparément, les strophes de ce texte peuvent sembler banales, c’est de l’ensemble et de la poésie du texte que se dégagent un enseignement et une beauté de tradition.
Source: La lettre du crocodile