Maître secret 4° degré du REAA

François Bégon nous propose un parcours très intéressant dans la symbolique et le « caractère » du degré de Maître secret du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Il rappelle tout d’abord que nous devons à Albert Pike la découverte du caractère alchimique de ce degré. Premier des hauts grades dits de perfection, ce degré s’inscrit toutefois dans le mythe de la reconstruction du Temple de Salomon. Comme souvent en Franc-maçonnerie, un double référentiel symbolique est nécessaire pour investir le rituel. Les principaux symboles comme le Soleil, la Lune, l’Etoile flamboyante, le chandelier à sept branches relèvent aussi bien du référentiel salomonien que du référentiel alchimique. Cependant, l’hébraïsation de ce degré a réduit sa dimension alchimique.

« Sous une apparence relativement classique, le scénario initiatique est en fait sous-tendu par une thématique ésotérique inattendue d’origine alchimique et d’une richesse surprenante. C’est là une première découverte. Cette thématique ésotérique émerge de huit rituels colligés, datant de 1783 à aujourd’hui, dont six ont été retenus parce que complets et homogènes, et ayant pour tableau de loge un grand cercle circonscrivant un triangle et l’Etoile flamboyante.

Ce sont les rituels les plus anciens qui sont les plus parlants, mais parlants par leurs symboles plus que par leurs textes. Les rituels sont muets sur les significations des symboles, soit par nécessité du secret dans les années qui ont suivi la création du grade, soit par ignorance après de nombreuses années. »

Outre l’analyse des symboles et l’analyse de leurs dynamiques du point de vue de l’alchimie, plusieurs hypothèses sont développées par François Bégon dont « la filiation entre l’Etoile rayonnante de la planète Mercure et l’Etoile flamboyante maçonnique – l’isomorphisme entre Sainte Trinité et « trinité alchimique » : esprit, âme et corps régénéré – L’identité entre la représentation géométrique de la fabrication de le pierre philosophale et le symbole géométrique central du grade de Maître secret composé d’un grand cercle circonscrivant un triangle, un petit cercle et l’Etoile flamboyante et figurant sur le tableau de loge… ».

Une douzaine de symboles du Maître secret sont présentés pour leur intérêt alchimique. L’iconographie très riche de l’ouvrage permet au lecteur attentif d’observer comment cette iconographie renvoie au Grand Œuvre.

François Bégon résume les procédés du Grand Œuvre. Il fait référence à la voie du cinabre qui est très pédagogique. Il insiste sur la représentation géométrique de la fabrication de la pierre philosophale avant d’analyser longuement les symboles du Maître secret jusqu’à construire « un tableau comparatif de la présence ou absence des symboles distinctifs du 4ème degré du REAA dans les corpus symboliques hébraïque et alchimique », tableau qui intéresse au-delà de ce degré.

En recherchant « l’équivalence entre pierre philosophale et corps du Christ », François Bégon introduit finalement aux alchimies internes, ce que pouvait indiquer la référence au cinabre en début d’ouvrage.

La matière de cet ouvrage est particulièrement riche et bénéficie de la rigueur comme du style clair et agréable de son auteur.

Source: La lettre du crocodile  

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