Après le grand classique de cet auteur sur le Rite Emulation, Marie-Françoise Burdin et Michel Piquet nous offrent une traduction de son Royal Arch Working Explained. Il s’agit très spécifiquement de la forme transmise dans le Chapitre de Perfectionnement Aldersgate, même si cinq autres systèmes très connus sont privilégiés.
Le projet d’écriture d’Herbert F. Inman n’est en aucun cas porté par l’érudition mais par un souci de bonne pratique. Constatant que, trop souvent, la mise en œuvre de ce cérémonial est bâclée, il met à la disposition des Compagnons désireux de bien faire, les moyens nécessaires.
L’Ordre de l’Arc Royal peut prendre bien des styles, c’est cependant le style Emulation que l’auteur a retenu comme référence en raison de son développement et de sa popularité dans les pays anglo-saxons.
L’Ordre de l’Arc Royal est le complément du troisième grade du Métier, tantôt compris comme un Ordre, tantôt comme un « Suprême Grade », sa fonction n’en est pas moins essentielle. De l’héritage initial de l’Arc Royal, beaucoup semble avoir été perdu même si la recherche devrait nous apporter dans le futur des éléments pertinents.
Herbert F. Inman rend tout d’abord compte de l’histoire de cet Ordre/Grade avant d’entrer dans le détail d’un style dit Aldersgate, du nom d’un Chapitre de Perfectionnent né le 24 mai 1900.
Il faut la nécessaire introduction de Roger Dachez pour approcher les subtilités à l’œuvre dans cette notion de « style » :
Les spécificités d’un « Style », dans l’Arc Royal, précise-t-il, sont de même nature que dans les grades du Métier : le texte, d’un Working à l’autre, est très sensiblement identique – à quelques variantes de vocabulaire près, lesquelles sont du reste parfois presque impossibles à rendre en français – et les différences les plus significatives résident dans la pratique de certains gestes, l’exécution de certains signes et quelques détails souvent infimes de la procédure rituelle. »
Ce livre est une contribution majeure à la saisie de ce qui fonde cette pratique. Les nuances permettent de faire de la pratique cérémoniale un art initiatique véritable. Nous suivrons encore Roger Dachez dans sa conclusion :
« Ce que Lawrence Dermott, le leader des Antients, nommait « la racine, le cœur et la moelle de la Franc-maçonnerie », à savoir l’Arc royal, en est à la fois le fondement et la pierre de faîte. C’est un des joyaux de la tradition maçonnique universelle. Bénissons la mémoire d’Inman pour nous avoir légué un guide exigeant et précieux qui nous permettra de pénétrer enfin sous cette Voûte Sacrée et d’en éclaircir tous les mystères... »
Herbert F. Inman étudie chaque charge des officiers du Chapitre avant d’observer les installations, certains symboles et décors et leurs spécificités. Pour les lecteurs avertis, voici un guide précieux, pour les autres, c’est l’occasion de découvrir la nature d’un véritable travail cérémonial. Il y a beaucoup à apprendre dans ce livre.