Quelle musique en Loge ? La colonne d’harmonie

La musique, appelée harmonie en Franc-maçonnerie, tient une place très différente d’un rite à l’autre, d’une obédience à l’autre et parfois d’une loge à une autre au sein d’un même rite. La musique peut être très présente ou au contraire totalement absente et les débats sur la fonction de la musique dans les rituels mettent en évidence des rapports à la fonction du rituel fort différents.

Magali Aimé est résolument en faveur de son usage. Elle ne manque pas d’arguments :

« Si la musique ne correspond pas à une définition ontologique du langage, elle est reconnue depuis l’origine du monde comme un véritable langage, un moyen de communiquer au-delà des différences, au-delà des savoirs. Son effet sur le groupe est fédérateur, générateur d’énergie. (…) la musique contribue à la communion des esprits tout comme au soutien architectural voire chorégraphique de la gestuelle. (…)

Alors, la musique en loge semble une évidence. Parce qu’elle donne de la puissance au rituel, parce qu’elle apaise les esprits et calme les passions, parce qu’elle transmet des émotions, joue aussi un rôle « ornemental » et participe à la beauté des arts libéraux. (…)

Comment se passer de musique en loge ? S’il arrive de ne pas avoir de colonne d’harmonie lors d’une tenue, un manque se ressent, un vide, la tenue semble amputée d’une partie de son essence. Un pilier manque et l’édifice perd de sa force. On peut se demander pourquoi il existe des rites dont la musique est volontairement absente. Par exemple au Rite Ecossais Rectifié notamment, tout doit s’accomplir dans un silence quasi religieux. »

Magali Aimé n’a pas demandé aux intéressés qui auraient pu lui répondre que le silence conduit plus sûrement à la présence que la musique.

L’ouvrage sera très utile à tous ceux qui souhaitent introduire la musique en loge. Une grande partie de l’ouvrage répond à la question : Comment choisir la musique ? Nos cerveaux répondent à des musicalités différentes et, en fonction de l’effet recherché, il faut tenir compte des réceptivités multiples. Ce qui est recherché par la musique, davantage que la présence à soi-même, qui peut être favorisée toutefois par certaines musiques, c’est un état émotionnel partagé. Magali aimé propose, suggère, sans imposer, invite à penser ces moments de communion.

Pour elle, la fonction de la musique est essentielle :

« La colonne d’harmonie « habille « le rituel, elle ne comble pas les vides, elle soutient la gestuelle, les déambulations. Elle donne de la force aux phrases du rituel, tout comme elle donne de la puissance aux silences. »

Incontestablement, ce livre qui s’inscrit dans une perspective univoque (tout en reconnaissant que « le rituel en lui-même est déjà une musique », Magali Aimé n’arrive pas à « imaginer pouvoir se passer de musique en loge »), rendra de grands services à ceux qui tiennent les colonnes d’harmonie et qui, sans être musiciens, trouveront dans ces pages de nombreuses réponses aux questions qu’ils peuvent se poser.

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