Nouveau Testament par les visions de Thérèse Neuman

Thérèse Neumann (1898 – 1962) est l’une des figures les plus extraordinaires du christianisme du XXème siècle mais aussi l’une des plus dérangeantes pour les institutions. Pendant près de 40 ans, elle ne s’est nourrie que d’une hostie par jour, elle a présenté régulièrement des stigmates et connut surtout de manière récurrente des visions extatiques de la vie du Christ, visions qui sont le sujet de ce livre.

Les visions de Thérèse Neumann portent sur les jours qui précédèrent la crucifixion, la résurrection et les quelques jours qui suivirent. Ces visions relatent une autre histoire que celles inscrites dans les Evangiles canoniques après lissage.

Quelle que soit la valeur que l’on accorde à ces visions, le récit qui en découle intéresse parce qu’il interroge les Evangiles. Ainsi concernant la crucifixion :

« Au cœur de cet épisode, Thérèse évoque aussi bien le Jésus que nous connaissons, c’est-à-dire le Maître qui enseigne à des disciples, continue à accomplir des guérisons miraculeuses et impressionne ceux-là même qui viennent l’arrêter, que l’homme de chair, un homme dont le corps souffre comme n’importe quel corps auquel on inflige des sévices. C’est un homme qui connaît la fatigue et la déshydratation, un homme qui saigne de partout, tremble et se tord de douleur, un homme qui doute, est parfois troublé et exprime ses émotions par des gestes, et même un homme qui pleure… »

Nous retrouvons un Jésus très humain, proche de celui de Nikos Kazantzakis qui lui valut nombres d’ennuis avec l’église orthodoxe grecque.

Ces visions, très violentes et éprouvantes pour Thérèse Neumann, présentent des détails ou des informations qu’elle ne pouvait connaître à l’époque. Pour chacune des visions, l’auteur, linguiste, grand traducteur du Nouveau Testament, indique les sources, le lieu des visions et les commentaires de Thérèse Neumann.

Thérèse Neumann entendaient les personnages de ses visions parler, ce pouvait être en araméen, en grec ou en d’autres langues principalement. La question de l’araméen, langue qui lui était inconnue et qu’elle tenta de restituer de manière fragmentaire, est particulièrement délicate et intéressante. Une grande partie de l’ouvrage analyse ces fragments en araméen phonétique approximatif afin de retrouver le ou les sens possibles.

La troisième partie de l’ouvrage est consacrée aux précisions techniques et linguistiques, aux querelles et polémiques autour des visions, aux rapports et critiques divers, aux points de vue tant de la religion que de la science.

Cet ouvrage dresse un portrait complexe de Thérèse Neumann, que certains ont pu rapprocher d’Anne Catherine Emmerich (1774 – 1824) et analyse de manière très ouverte la question des visions.

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