L’auteur dresse un état des lieux de la recherche scientifique sur le sujet des coïncidences ou synchronicités. L’ouvrage est divisé en trois parties. La première partie rassemble des témoignages exemplaires. La deuxième s’intéresse aux recherches conduites et la troisième aux modèles théoriques proposés pour expliquer ces phénomènes par ailleurs disparates.

Plusieurs catégories de phénomènes ont été en effet répertoriées : la catégorie small world rassemble les rencontres improbables et surprenantes ; la catégorie lignes croisées évoque « ces lignes téléphoniques qui semblent se croiser, nous faisant tomber sur quelqu’un qu’on connaît en faisant un faux numéro ou en pensant appeler ailleurs ; la catégorie association spontanée s’intéresse aux coïncidences entre deux faits simultanés sur deux canaux différents ; la catégorie résonance « désigne des coïncidences où une information longtemps et passionnément cherchée arrive en même temps en provenance de plusieurs sources indépendantes. Parfois, cette information est la combinaison de plusieurs messages parcellaires qui semblent se compléter l’un l’autre » ; les agglomérats désignent « une coïncidence faible rapidement oubliée qui prend tout son sens lorsqu’elle se répète, s’intégrant dans une séquence » ; le briseur d’habitudes « correspond à un événement significatif qui se produit alors qu’on effectue une action simple qui sort de nos habitudes ; ou, inversement, lorsqu’on n’exécute pas un geste habituel, ce qui aura un dénouement significatif » ; le farceur « est une coïncidence qui donne l’impression d’une intervention extra-humaine, d’une aide cachée, d’un clin d’œil du destin » ; la fiction devenant fait désigne des situations dans lesquelles « les épisodes d’un roman ou d’une nouvelle vont se produire dans la réalité plus tard » ; les perceptions à distance rassemblent « les faits que nous n’aurions pas pu connaître normalement ».

Certains chercheurs sceptiques ont appliqué la théorie des probabilités aux coïncidences et ont dégagé trois catégories : « Des crypto-coïncidences : une ou plusieurs causes cachées expliquent la coïncidence ; Des pseudo-coïncidences : des facteurs psychologiques, comme la mémoire sélective ou la sensibilité, font que des individus perçoivent comme inhabituels des événements qui ne le sont pas ; Des exceptions : certains événements sont plus probables sur le plan statistique que la plupart des gens ne l’imaginent. »

La troisième partie, consacrée aux modèles théoriques prenant en compte les coïncidences est tout à fait intéressante, particulièrement « L’adaptation inconsciente et subtile à une connaissance implicite médiatisée par le psi » de Stanford qui met en avant « la rationalité de l’irrationnel ». Mais d’autres modèles ont cherché à approfondir ou développer celui de Stanford. L’intérêt, philosophique et scientifique de ces modèles est d’interroger la relation et la dualité objet-sujet et de rechercher « une autre forme de déterminisme ».


Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

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