Geneviève Dubois poursuit la collection de textes et de témoignages inédits sur et autour de la vie et l’œuvre du Maître Philippe de Lyon. Cette fois, c’est un livre consacré à Jean Chapas, le disciple le plus proche de Philippe, qu’elle nous propose.

L’auteur réalise un portrait sobre de Jean Chapas (1863-1932) et restitue son enseignement dont la simplicité et l’humilité rappellent bien sûr celle de son maître.

Jean Chapas, décédé une première fois à sept ans d’une méningite, acte de décès signé par deux médecins, fut ramené à la vie par Maître Philippe. Il mourut une seconde fois en 1899 de la fièvre typhoïde et, une nouvelle fois, fut sauvé par son maître. Ceci atteste, sans l’expliquer, du lien très particulier entre les deux thaumaturges. Dès 1894, Philippe présente Jean Chapas à ses malades comme le continuateur de son œuvre de charité. De fait, de nombreux témoignages attestent des nombreuses guérisons engagées par l’intervention de Jean Chapas.
Jean Chapas poursuivit également, outre les soins, l’enseignement de son maître. Quelques extraits :
« Le Christ
Le Père a vu dans le Christ l’image du monde ; et Celui-ci en se matérialisant a créé l’homme. Jésus-Christ est donc le premier né, l’Alpha, et le dernier créé, l’Oméga.
Il est notre Frère aîné ; nous ne sommes que de tous petits enfants ; c’est ainsi qu’IL est le Fils de l’homme.
On trouvera un squelette portant les marques du Christ, et ce sera une occasion de chute pour beaucoup.
Son sacrifice. C’est pour nous racheter au Prince de ce Monde que le Christ, fils de Dieu, Dieu lui-même, a offert Ses Souffrances, afin que Satan soit payé de ce que les hommes lui devaient. »
Sur lui-même :
« Moi, je ne suis pas à l’abri des Tentations, moi je ne suis rien, je ne suis fort que dans la mesure où le Ciel agit en moi. Je ne suis au-dessus de rien du tout ; tant que le Ciel est avec moi, je suis fort ; le jour où le Ciel m’abandonne, je suis comme tous les autres.
Je suis revenu payer ma dette tout comme les autres. A la banque mystique, je n’ai rien, pas un fil qui soit à moi, on m’a tout donné, seulement j’ai bon crédit, je demande, mais c’est une dette. Pour payer la dette il faut rendre le bien pour le mal. Pourvu que mon Maître ne me rebute pas, c’est tout ce qu’il me faut. La dragée est haute, bien haute.
L’homme n’acquiert le droit de commander à son corps que lorsqu’il a acquis sa pleine liberté. Alors il peut ordonner à lui et à tout l’univers. »
Cette dernière phrase, forte et porteuse d’enseignement, tranche avec d’autres propos qui peuvent aujourd’hui nous paraître désuets. Cette caractéristique, que l’on retrouve à la fois chez Philippe et chez Jean Chapas, est typique de certains milieux chrétiens simples pour qui la foi et la dévotion tenaient lieu de théologie. L’œuvre des deux thaumaturges, leur réelle nature, leurs qualifications, leurs pouvoirs, demeurent une énigme. S’arrêter à certains de leurs propos « simplistes » serait une erreur comme l’indiquent certains injonctions jaillissantes, coutumières aux deux personnages.

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