Consacré à la voie de l'Antimoine, ce traité est d'une grande richesse et possède, comme le rappelle d'emblée Jean d'Ambre, plusieurs significations, selon qu'on interprète le texte à partir d'un biais perceptuel ou d'un autre, métallurgie, magie, médecine, théosophie ou alchimie.

Justement, à propos de cette dernière, Jean d'Ambre nous précise ce qui la distingue de la chimie :
" Dans l'introduction du Char triomphal de l'Antimoine, Basile Valentin fait une nette distinction entre le chimiste et l'alchimiste, car ce philosophe nous avertit à juste titre que le laboratoire est obligatoirement précédé par l'Oratoire. Le point fondamental entre la chimie et l'alchimie réside dans le fait que la première est physique alors que la seconde est philosophique. Il faut, bien avant d'entreprendre tous travaux alchimiques, invoquer le divin car sans l'aide et le soutien accordés par la grâce divine, point d'úuvre philosophique. Le premier laboratoire de l'opérateur est l'Oratoire car c'est au sein de celui-ci que l'alchimiste opèrera la jonction entre le ciel et la terre, entre le microcosme et le macrocosme. Le deuxième point que le philosophe nous fait remarquer concerne l'étude approfondie des trois règnes de la nature et la signature des choses. En effet, la signature de choses se retrouve indissociablement liée aux propriétés thérapeutiques de ces substances car les préparations spagyriques, antimoniales, et de surcroît la pierre philosophale, aboutissent toutes à la médecine à des degrés divers. "
L'introduction de Jean d'Ambre comporte nombre d indications et de remarques qui seront utiles au praticien désireux de se plonger dans une étude pratique du texte de Valentin. On sait l'importance de l'antimoine, on sait aussi la difficulté à réaliser sur cette voie.
Une réédition judicieuse donc.

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