Les origines religieuses & corporatistes de la Franc-maçonnerie

Ce classique de la littérature maçonnique, dû à Paul Naudon (1915-2001) doit être replacé dans le contexte de son écriture. La première édition date de 1953. Paul Naudon reprit son texte pour cette édition revue et corrigée datée de 1991 et rééditée depuis. Toutefois, depuis trente ans, la recherche maçonnique a considérablement mis à mal la théorie des origines corporatistes et compagnonniques de la Franc-maçonnerie. Nous pouvons à ce propos nous tournez vers les recherches de Roger Dachez et son équipe.

L’intérêt du livre réside dans la prise en considération de la puissance des mythes dans les différents modèles du monde maçonniques, qui en orientent la pratique.

La première partie de l’ouvrage traite des rapports, réels ou de désir, entre Templiers et Francs-maçons. Paul Naudon commence sa démonstration avec les corporations antiques depuis Rome, avant leur christianisation et après celle-ci. Il suit l’histoire de ces collèges en Italie, en France, en Grande-Bretagne principalement, leurs évolutions et adaptations à un monde de changement, leurs rapports étroits avec le religieux, puis l’émergence des confréries laïques. Les templiers apparaissent comme créateurs de confréries de bâtisseurs à la croisée de multiples influences, byzantines, islamiques et autres.

La deuxième partie du livre, intitulée « De l’art de construire à l’art de penser », introduit la question du passage supposé de l’opératif au spéculatif, depuis les corporations de constructeurs en France, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne jusqu’à l’émergence de la Franc-maçonnerie, chrétienne, à vocation universelle.

Bien que la thèse présentée par Paul Naudon ne soit plus défendable aujourd’hui, elle incarne un discours maçonnique toujours présent qui, s’il ne saurait être étayé historiquement, n’en est pas moins intéressant pour son idéal, ses valeurs, ses propositions, notamment pour sa haute considération de l’art des bâtisseurs et des connaissances requises par ses artisans et architectes.

« Lorsque ta vue veut pénétrer trop loin dans les ténèbres, il advient qu’en imaginant tu t’égares. » 

Dante

La Divine Comédie (L’Enfer)

Source : La Lettre du Crocodile

 

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