La lecture de ce livre, réédité en 2021, est particulièrement conseillée dans ces temps de tumultes et de tempêtes, de « triste état du monde » qui épuise les êtres de bonne volonté. Louis Trébuchet accompagne le lecteur dans une recherche de sens, malgré les ruines et les désastres.
« Je crois, dit-il, que nos contemporains ne pourront retrouver bonheur et harmonie intérieure, ainsi qu’une vision pacifiée de leur action dans le monde, qu’en prenant un chemin qui conduise à trouver leur place dans l’univers, et à donner un sens à leur vie. Cette voie, à mon sens, ne peut-être que spirituelle. Il s’agit bien de spiritualité, et pas obligatoirement de religion, et il ne s’agit pas d’acquérir, de consommer ou d’apprendre une spiritualité, il s’agit de construire sa propre spiritualité dans un cheminement intime et personnel. »
Le « désir des collines éternelles » fait référence à la bénédiction de Jacob à Joseph (Genèse XLIX : 26), nous rappelle Louis Trébuchet. C’est ce qui pousse les êtres humains à entrer en queste, plus ou moins confusément mais irrésistiblement. Cette double quête, selon l’auteur, de liberté et de vérité, doit pouvoir prendre appui sur « le bon usage de la raison », qui ne s’oppose pas nécessairement à la gnose. L’expérience, y compris l’expérience d’une transcendance, n’empêche pas de continuer de s’interroger, de toujours approfondir pour avoir « le courage de son propre entendement ».
Louis Trébucher pose la question : « Qu’est-ce que la vérité ? ». « La vérité, nous dit-il, n’est jamais simple, elle comporte une infinité de composantes et d’harmoniques sous-jacentes. »
La conquête de cette liberté intérieure tant convoitée, commence par la découverte de nos propres conditionnements, découverte indispensable pour ouvrir la conscience, par l’écoute, l’attention, la présence à ce qui nous est offert.
Louis Trébuchet examine quelques couples qui peuvent paraître d’opposés : transcendance et immanence, spiritualité et religions, éthique et morale, esprit et matière, éternité et immortalité, distinguant les niveaux logiques pour établir les articulations dynamiques et harmoniques, rester en chemin.
Tout au long du livre, invitation à penser, invitation à la pensée, Louis Trébuchet nous apprend à établir un rapport conscient au langage, à ses possibilités et à ses pièges, afin de laisser libre cette pensée. Il tourne autour du mot, le triture pour en extraire les sens, évidents ou cachés, et finalement le traverser, en route vers l’expérience directe, non commentée. Il y a donc dans ces pages une méthode ou un regard, qui par renversement, nous conduit du multiple au simple.
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Source: La lettre du crocodile