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La réédition du livre de Gilbert Durand, fondateur de l’anthropologie de l’imaginaire, consacré aux mythes de la Franc-maçonnerie était attendue. Elle est nécessaire. Elle est l’occasion de s’approprier le langage des mythèmes qui permet de voyager dans les cultures traditionnelles sans se perdre et de distinguer une permanence structurelle et opérative au fondement de l’initiation.

Gilbert Durand rappelle les bases et les processus de la méthode proposée, une mythanalyse qui voit le « comment » se substituer à la dictature du « pourquoi ». Seule cette méthode permet de dévoiler la complexité des systèmes traditionnels et de s’y mouvoir avec pertinence.

« Il nous est apparu, dit Gilbert Durand, en fin de notre quête heuristique – et c’est par cette fin de la recherche qu’il nous faut commencer notre exposé – que les « mythèmes » (les plus petites unités sémantiques constitutives d’un récit mythique) les plus fréquents, les lus « obsédants » - selon le mot de Charles Mauron – s’ordonnent pour constituer quatre grands ensembles mythiques que nous pouvons intituler ainsi :

  • - Les ruines du Temple et sa reconstruction ; 
  • - La légende d’Hiram et son mythologème ;
  • - Le souchage chevaleresque ;
  • - La « Cité Sainte » et le Saint Empire. »

Ces quatre ensembles sont abordés en quatre grands chapitres, puisant dans les rituels du Rite Ecossais Ancien et Accepté, du Rite Français Ancien, du Rite de Memphis-Misraïm, de la Stricte Observance Templière et du Rite Ecossais Rectifié.

Il s’agit moins d’élucider les mystères mis en scène par les mythes et les mouvements des mythèmes que d’offrir une méthode pour les pénétrer. En faisant dialoguer les référentiels traditionnels, à la fois dans la verticalité de chaque mythe propre à un rite ou partagé par plusieurs rites, et dans la transversalité à laquelle nous invite le jeu des mythèmes, c’est la dimension réellement opérative qui devient accessible par une ouverture de nature transdisciplinaire, incluant les disciplines traditionnelles et les disciplines non-traditionnelles, notamment scientifiques.

« Toute méthode, rappelle Gilbert Durand, ne s’accomplit que par ce qu’elle « trouve », et réciproquement, ce qu’elle « trouve » n’apparaît que par ce qu’instrumente et « fait » la méthode. »

Peu de lecteurs ont saisi l’importance du travail de Gilbert Durand lors de la première édition de ce livre, il y a plus de vingt ans. Aujourd’hui, l’accélération non maîtrisée du monde et les bouleversements que permettent les recherches scientifiques dans tous les domaines, confirme l’importance de « l’ouverture » inclusive, non-duelle, que sollicite Gilbert Durand dans sa conclusion. Il flotte d’ailleurs sur tout l’ouvrage, à travers mythes et mythèmes, le parfum du Cinquième Empire, l’Empire de l’Esprit Saint, qui était si cher à Gilbert Durand.

Source: La lettre du crocodile

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