Vocabulaire de l’angéologie

Le Vocabulaire de l’angéologie d’après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale publié à la fin du XIXème siècle a fait date chez les érudits de l’époque. Moïse Schwab (1839-1918) s’est en effet engagé dans un énorme travail, analysant non seulement les manuscrits de la Bibliothèque Nationale mais d’autres ouvrages classiques de la tradition juive publiés à son époque. Depuis sa parution, bien des travaux d’études juives ou kabbalistiques furent mis à notre disposition, éclairant nombre des questions posées par l’auteur qui voulait à l’époque introduire un sujet en livrant un matériau non analysé. Il fut aussi l’auteur d’une traduction intégrale du Talmud de Jérusalem et de plusieurs dictionnaires d’hébreu talmudique.

Les noms d’anges ou de démons sont classés alphabétiquement. Ils sont d’origines très diverses : Bible, Talmud, Midrash, Zohar… mais aussi tous ces noms nés des opérations des kabbalistes sur les lettres et les nombres en des temps et des lieux très différents.

Moïse Schwab ne développe pas les différentes fonctions attribuées à ces entités car elles peuvent varier selon les origines et les époques et suscitent souvent des polémiques dans les milieux traditionnels juifs. Néanmoins, il propose une transcription, un sens, qui ne saurait être exhaustif. Il faudrait pour cela explorer chaque mot à partir des lettres qui le composent, ce qui exigerait un long développement.

Le livre de Moïse Schwab a ouvert lors de sa parution une voie de recherche. Selon l’appropriation faite par les lecteurs, érudits ou non, nous pouvons aller vers des approfondissements ou des erreurs si les nombreux avertissements et questionnements de l’auteur dans sa longue introduction au lexique ne sont pas pris en compte. Ces mots qui prennent corps de la métaphysique à la superstition populaire sont souvent recouverts de plusieurs couches de sens. Il est dès lors difficile d’en retrouver l’essence surtout quand ils ont subi des altérations. En ce domaine, Moïse Schwab va jusqu’à considérer certains kabbalistes comme crédules.

En fin d’ouvrage un recueil de termes grecs ou latins repérables dans des textes gnostiques complète le vocabulaire de l’angéologie en hébreu.

Cet ouvrage a une valeur historique certaine dans les études juives ou kabbalistiques. Il doit bien entendu être reçu avec prudence et croisé avec d’autres travaux plus récents, ou plus anciens.

 

Source: La Lettre du Crocodile

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