Une vie libérée

C’est sous la forme d’un dialogue entre les deux auteurs que se présente ce « guide complet du dépouillement personnel ». Alain Eskenazi évoque en introduction « Une pédagogie précise, presque mathématique, une subtilité à débusquer les pièges du mental : de déconstruire les conditionnements du Moi.

Didier offre au chercheur une approche logique, simple et dénuée de tout mysticisme ou phénoménalisme, si superficiellement présent dans certains enseignements de la sphère du développement personnel teintés de New Age. »

Le « moi », « un sous-ensemble de perceptions » est ici un concept utile. Le « JE », cette évidence pointe vers le « JE SUIS », une autre évidence, « l’évidence ineffable d’ÊTRE ». Le chemin vers « JE SUIS » passe par « JE SUIS CELA », fruit du « ni ceci ni cela » qui dissout le rêve d’exister.

Didier Weiss veut passer de la recherche personnelle à la recherche impersonnelle et de la théorie à la pratique.

Nous retrouvons dans ces pages de nombreux thèmes courants dans les traditions d’éveil, Félicité, vraie nature, libre-arbitre, discontinuité du personnage, position du Témoin, Source, Reconnaissance, distance zéro, Conscience… nous reconnaissons des éléments présents dans le shivaïsme non-duel ou encore chez Douglas Harding. L’originalité, si originalité il y a, est de tenter de conduire le lecteur à l’expérience par la logique, sans écarter une bienveillance indispensable.

L’intérêt et la pertinence des voies directes sont mises en avant dans un monde en pleine mutation :

« Contrairement à la voie progressive, comme son nom l’indique, la voie directe permet d’accéder à la Reconnaissance de notre vraie nature sans prendre de détour. Tout le système de défense s’effondre car il n’y a plus rien à protéger. Notre Capacité, notre vastitude originelle se révèle et certaines notions d’opposition n’ont plus de sens : « moi et non moi », « moi et les autres », « moi et le monde », « ici et là-bas », le bien et le mal, etc.

La nature indivisible de notre nature profonde devient une telle Evidence qu’il faut parfois un peu de temps pour se rendre compte que ce dont on parle ici n’a rien d’ésotérique. La première remarque du chercheur « de retour à la maison » est souvent en forme de question : « Serait-ce si simple ? ».

Le principal intérêt du livre est de dissoudre nombre de préjugés inscrits dans la plupart des spiritualités comme l’idée d’un karma personnel, de s’extraire du tissu trop serré des causalités linéaires pour offrir un « espace » de liberté qui soit aussi un « espace » de beauté.

 

Source: La Lettre du Crocodile

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