Le symbolisme de la rose

C’est une belle synthèse sur l’immense symbolisme de la rose que nous offre Thomas Grison qui se restreint volontairement à l’Occident.

L’ouvrage s’intéresse en premier lieu à la place de la rose dans l’Antiquité. Souvent considérée comme la reine des fleurs, la rose serait inconnue des Hébreux comme des Assyriens. Tout au contraire, les Grecs la célèbrent à travers la poésie, Homère, Anacréon, Sappho entre autres. Volontiers dionysiaque, la rose est associée à la volupté, au plaisir, à la célébration de la beauté. Les Romains poursuivront en insistant peut-être davantage sur le caractère éphémère des plaisirs de la chair comme de la table.

Le christianisme se méfiera de cette rose évoquant la sensualité avant de reconquérir la première place au Moyen-Âge, associée à Marie et au Jardin d’Eden. La rose devient divine et nous passons de jouissances charnelles à des jouissances spirituelles. Cette rose première, au Jardin d’Eden était sans épines, celles-ci typifiant aussi bien le péché que la souffrance.

Thomas Grison nous introduit à de nombreux thèmes incluant le symbolisme de la rose comme le rosaire ou la rosace mais s’intéresse aussi à sa place dans la littérature et la peinture. Il évoque les deux Romans de la rose, celui de Guillaume de Lorris et Jean de Meung, bien connu, mais aussi celui de Jean Renart, et la rose chez Dante qui intéressa les occultistes comme Eliphas Lévi. Côté peinture, sont signalées quelques œuvres remarquables de la peinture flamande mais aussi beaucoup plus tard des œuvres de Leslie ou Chagall.

La dernière partie de l’ouvrage aborde le symbolisme de la rose dans les courants ésotériques Rose-Croix, déjà annoncé par le sceau de Luther, et dans les rites maçonniques.

« Du point de vue iconographique, note-t-il, il paraît intéressant de remarquer à quel point les différentes sociétés ou confréries qui se réclament de la rose-croix vont s’emparer de la rose et de la croix pour créer leurs emblèmes respectifs. »

Dans le cadre maçonnique c’est bien sûr le grade de Chevalier Rose-Croix dans ces diverses déclinaisons qui attire l’attention. Le rituel connut une déchristianisation au cours du XIXème siècle facilitée par la plurivalence de la rose comme symbole.

« Sans doute, conclut-il, l’indicible secret qu’elle cherche à communiquer et à transmettre dépasse trop l’entendement pour que nous la confiions aux mots seuls et aux seuls mots. La fascination qu’elle exerce restera donc à la fois le plus doux et le plus mystérieux des mystères. »

Source: La lettre du crocodile  

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