Le grand intérêt de ce livre est de rappeler que les mystères initiatiques existent dès la préhistoire et que nos rites n’en sont que des développements, plus ou moins sophistiqués. Les mythèmes fondamentaux de l’initiation sont déjà présents, comme par exemple celui de l’orage que nous retrouvons chez les hittites et qui glissera à travers le temps jusqu’aux saints chrétiens.

Les progrès considérables de l’archéologie nous permettent de mieux comprendre les mouvements des croyances ou symboles depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Jacques Trescases débute son panoramique des mystères au Mont Circé, au sud de Rome, environ 70000 ans avant notre ère, avec ce qui pourrait être l’une des toutes premières manifestations cultuelles connues. On y trouve déjà des composants symboliques des lieux sacrés, le chemin, la caverne, le cercle, le centre…

Pour l’auteur, « les cavernes ornées du paléolithique supérieur sont les premiers temples connus, théâtres de cérémonies initiatiques ». Puis, « au cours du néolithique, la tradition se transmet dans les grottes secrètes, comme celles du massif de Fontainebleau et voit s’ériger les premiers temples mégalithiques ».

Jacques Trescases illustre son propos de nombreuses illustrations en couleur, par exemple du premier temple connu à ce jour, Göbekli Tepee (-7500 ans). L’évolution des mystères initiatiques qu’il retrace à travers les temps, conduisent le lecteur jusqu’à l’Egypte antique, la Grèce, Rome avant d’aborder les constructions sacrées telles que nous les connaissons, églises, cathédrales, temples, mosquées… Dans les derniers chapitres de l’ouvrage, les liens avec la Franc-maçonnerie sont de plus en plus mis en évidence et aussi questionnés : « La Franc-maçonnerie sera-t-elle apte à affronter les bouleversements qui s’annoncent et féconder la nouvelle civilisation qui en naîtra ? ».

Les mystères initiatiques conduisent l’être humain dans son rapport à la nature et son rapport au divin depuis la préhistoire. A chaque période de bouleversement, ils se renouvellent tout en conservant ce qui touche au plus profond de l’être. Jacques Trescases note que la Franc-maçonnerie ne manque pas d’atouts pour traverser la crise qui ne fait que commencer. Pour réussir, elle devra passer outre ses divisions.

Source: La lettre du crocodile