Milarepa

Dans ce court essai, le lecteur découvrira quelques poèmes de Milarepa commentés par Jean-Yves Leloup qui s’efforce de rester dans le flot des poèmes et évite le commentaire d’érudition.

« Milarepa utilisa tant de techniques avant de découvrir qu’il n’y avait pas de techniques ; on ne réchauffe pas le soleil avec des feux de paille, on ne capture pas le Souffle avec des pranayamas, on ne contient pas l’espace sans y laisser tout son argile et toutes ses plumes… »

L’espace est très présent dans les poèmes choisis, Terre et Ciel, ornements de l’espace, voir, lumière…

« Méditer comme l’Espace, nous dit l’auteur,

ni centre ni limite,

mettre de l’Espace dans nos mains, une immense ouverture qui pourrait tout contenir et qui se réjouit de la présence d’une autre main, plus grande ou plus petite que la sienne, qui se réjouit lorsqu’elle caresse ou porte le fruit à la bouche. »

Jean-Yves Leloup ne fait que souligner les paroles de Milarepa, essentielles qui n’ont nul besoin d’être prolongées :

« L’espace de la maîtrise innée existe en chacun,

sans dedans ni dehors, c’est l’espace du savoir,

sans clarté ni ombre, c’est l’espace de l’absolue sagesse,

qui se diffuse et tout absorbe, c’est l’espace des phénomènes, sans migration ni altération, c’est

l’espace de la force créatrice, sans rupture dans la continuité, c’est l’espace de la force

créatrice, sans rupture dans la continuité, c’est l’espace de l’expérience. »

La deuxième partie de l’ouvrage propose des « Réflexions autour des « Trois Yanas » ou « Trois véhicules » selon la tradition bouddhiste tibétaine ». Jean-Yves Leloup précise qu’il s’agit d’une « Mise en résonance avec les traditions chrétiennes et diverses « perceptions » du réel (dites scientifiques ou philosophiques) ». Il précise : « « Mise en résonance » n’est pas comparaison, ni jugement, ni exclusion, ni récupération, ni sectarisme, ni syncrétisme, mais « échos » entre deux humanités reconnues dans leurs différences qui cherchent à se comprendre – prolégomènes – à un dialogue des herméneutiques. ».

Cela fait beaucoup de précautions direz-vous, elles ne sont pas inutiles toutefois pour un texte très dense dans lequel il s’agit de viser ce qui demeure au-delà des formes. Si Jean-Yves Leloup s’appuie sur des classifications apparentes, Gampopa, Norbu ou St Maxime le confesseur par exemple, c’est pour vite s’en affranchir, s’orienter vers ce qu’elles désignent.

« Pourquoi vouloir aller au ciel ? demande-t-il.

Nous n’irons jamais au ciel…

Nous y sommes. »

Cette approche lui permet de traverser des notions utiles un temps mais rapidement enfermantes comme le karma, la réincarnation et autres identifications qui ne doivent être que passagères sur le chemin de « Je Suis ».

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