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Avec Jaune, Michel Pastoureau nous offre le cinquième volume d’une collection magnifique et indispensable pour qui s’intéresse à l’art, à l’histoire ou au symbolisme.

Après Bleu (2000), Noir (2008), Vert (2013), Rouge (2016), c’est le jaune qui nous est conté, une couleur aujourd’hui mal aimée, en fait à partir du XVIème siècle. Il sera abandonné par la mode vestimentaire, associé au vice ou à la traîtrise. Les morales protestantes ne seraient pas étrangères à ce désamour. La peinture s’en méfie également.

Pourtant, des origines jusqu’au Vème siècle, la couleur jaune est considérée comme bénéfique, associée aux cultes solaires. C’est la couleur d’Artémis. On s’habille en jaune, notamment les femmes romaines. La teinture jaune fait appel à plusieurs procédés plus ou moins onéreux.

Du VIème siècle au XVème siècle, le jaune sera équivoque selon Michel Pastoureau, dans une période où se construit peu à peu l’abstraction des couleurs et leur symbolisme. S’il n’y a pas de jaune dans le culte chrétien, il est absent des couleurs liturgiques, il prend sa revanche en intégrant les six couleurs de base du blason. Pour la première fois, il développera son propre symbolisme.

Dans les attributions symboliques chevaleresques, le chevalier jaune reste ambivalent, tantôt associé à la protection, à l’amitié, tantôt, au contraire, à la félonie. S’il est considéré comme l’or, le jaune est au premier rang de la noblesse, sinon, il devient ordinaire dans la hiérarchie des couleurs.

Michel Pastoureau conduit le lecteur dans de multiples directions du prestige des cheveux blonds jusqu’au jaune de l’urine.

L’iconographie superbe de ce livre, et le texte aussi riche que vif, permettent de voyager dans les subtilités de cette couleur qui exprime aussi bien la joie que le danger.

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