Le cercle des guérisseuses de Jean-Philippe de Tonnac

L’auteur commence par cette question :

« Pourquoi s’intéresser à cette médecine aux marges de la médecine, cette médecine sans diplôme, cette médecine populaire, cette médecine magique dont les apôtres se réclament d’un don, d’une légitimité de droit divin ou céleste, dont les noms circulent d’une bouche à une oreille, qu’une société tolère quand autrefois elle les persécutait ? »

Ces médecines dites parallèles ou alternatives font partie de l’histoire de l’humanité. Selon les cultures et les époques elles furent valorisées ou diabolisées, aujourd’hui tolérées plus ou moins par les pouvoirs publics mais recherchées par beaucoup d’êtres en souffrance.

C’est pour des raisons très personnelles que l’auteur a choisi de s’intéresser aux femmes, aux « guérisseuses ».

« Si le terme ne fait pas l’unanimité chez elles, nous dit-il, il a le mérite de dire les choses le plus simplement du monde. Des femmes dont les mains, les gestes, le regard, les intentions, les pensées, la vie tout entière, sont tournées vers la guérison. »

« Ces êtres que la vie a gratifiés de « dons », ajoute-t-il, sont placés à l’articulation des mondes (visible, invisible), à l’articulation des corps (physique, énergétique, etc.). »

Ils sont « des sortes de passeurs, de nautoniers, d’accompagnateurs spirituels ».

Jean-Philippe de Tonnac commence par évoquer « le féminin blessé », véritable sujet du livre, la fonction traditionnelle du sang menstruel, et la posture prédatrice de l’homme avant de nous présenter dans un « voyage de guérison » une vingtaine de femmes guérisseuses, très différentes les unes des autres, mais manifestant chacune le principe de non-séparation à l’œuvre dans toute guérison.

Elles ont pour nom, dans l’ordre du « voyage » : Joëlle Duchemin, Anna-Gaëlle Piret, Nathalie Abdelaziz, Véronique Bez, Paule Ryckembeusch, Céline Herminie, Véronique Vincent, Loumitea, Ma Premo, Marianne Grasselli Meier… Certaines ont préféré l’anonymat.

Chaque rencontre avec ces femmes remarquables nous introduit dans une histoire de vie qui a conduit chacune d’elles à renouer l’alliance avec des puissances de la nature ou de l’esprit. Elles opèrent chacune à l’intérieur de leur modèle du monde qui peut séduire ou surprendre, voire déranger. Mais toutes savent identifier nos ressources, souvent cachées et les ordonnancer de nouveau de manière créatrice. Elles savent aussi accueillir la souffrance de l’autre et la laisser s’écouler et s’épuiser dans un monde qui édifie des carcans autour de ces souffrances qui ne peuvent que se cristalliser sous la forme de maladies.

Les approches sont très diverses, spontanées parfois, pensées et structurées d’autres fois.

Elles pourront sembler profondes ou superficielles, cohérentes ou relevées de l’assemblage, mais la puissance d’accueil sans réserve de ces femmes demeure sans doute le cœur de la démarche de guérison.

Jean-Philippe de Tonnac partage avec le lecteur ce collier de rencontres.

« Ce que j’ai appris de ce voyage, confie-t-il. Lorsque les femmes réparent ce féminin que nous avons blessé chez toutes, et, s’étant réparées, régénérées, reprennent rang dans la communauté humaine, elles retrouvent souvent leurs anciennes fonctions de soignantes, de guérisseuses. Celles que j’ai rencontrées le sont devenues au prix d’un parcours étonnant, émouvant, un parcours qui enseigne, me semble-t-il, mieux qu’un long discours ce que c’est que d’être femme aujourd’hui et toujours dans notre monde. »

VOUS AIMEREZ AUSSI

Haut