Les questions qui posent problème en Maçonnerie

Grâce au talent de Marie-Françoise Burdin et Michel Piquet, les traducteurs, c’est le quatrième ouvrage d’Herbert Ford Inman publié aux Editions La Tarente.

Les trois premiers étaient consacrés à des rites et des pratiques comme Emulation ou La Marque, celui-ci est plus généraliste et répond à près d’un millier de questions qui furent posées à Herbert Ford Inman pendant son office de Précepteur, qui est, en Angleterre, « le personnage principal d’une loge d’instruction » précise Roger Dachez dans son introduction. Roger Dachez est aussi auteur d’un précieux appareil de notes sans lesquels les contextes, politiques, historiques ou culturels, et les spécificités britanniques nous échapperaient.

Herbert Ford Inman aborde tous les sujets possibles :

« On y trouve, annonce Roger Dachez, des notices historiques, des explications sur des personnages aujourd’hui oubliés mais importants à leur époque, des éclaircissements sur les symboles tels que les voient les maçons anglais, sur leurs usages, volontiers étranges aux yeux des maçons français, etc. »

Herbert Ford Inman a choisi l’ordre alphabétique plutôt que de rassembler les questions de manière thématique ce qui évoque chez Roger Dachez l’image d’un « jardin anglais de la Franc-maçonnerie ». De fait, le lecteur peut déambuler à son gré dans les pages de ce jardin, s’étonner, découvrir, parfois sourire, avec plaisir, tout en apprenant beaucoup sur l’histoire et l’esprit maçonnique.

Dans sa préface, Herbert Ford Inman nous livre quelques idées importantes. Parmi elles, il faut retenir son invitation au questionnement. Il n’hésite pas à évoquer Socrate pour rappeler que le questionnement du maçon novice est non seulement nécessaire mais louable et doit être encouragé même si celui à qui est adressée la question ne sait répondre.

« Avec un sujet dont les ramifications, dit-il, sont aussi vastes et illimitées que celles de la science maçonnique, ce serait espérer une sorte de miracle que d’attendre, même du Frère le plus érudit, qu’il puisse répondre, au pied levé, à toutes les questions venant à l’esprit des apprentis. Comment, en conséquence, un humble et laborieux Précepteur, qui ne prétend certainement pas être au nombre des experts, peut-il espérer faire face avec succès au déluge de questions qui lui tombe de temps en temps dessus en loge d’instruction ? Va-t-il chercher secours dans l’esquive, ou clore le débat par un abrupt « je ne sais pas ».

Il y a une autre façon de s’en sortir.

Le Précepteur est, ou devrait être, suffisamment expérimenté pour savoir comment et où chercher une information fiable. Il devra y consacrer beaucoup de temps, mais aura la consolation d’en constater les bons résultats. »

Vous trouverez dans ce livre des réponses aux questions les plus diverses, comme : « Pourquoi dit-on qu’il y a un lien entre les Artificateurs Dyonisiens et la maçonnerie ? ; A-t-il été toujours permis de fumer en loge ? ; Que sont les maçons géomatiques ? ; Qu’est-ce que la Géométrie morale ? ; Est-ce une infraction au règlement, pour les membres du conseil de Maître Installés, que de se retirer dans une pièce contigüe à la loge, pendant la cérémonie d’installation, pour partager un rafraîchissement alcoolisé ? ; Que sont les officiers réguliers ? ; Que sont les officiers permis ? ; Quelle est la manière correcte de s’adresser à un Passé Maître agissant provisoirement comme Vénérable Maître ? ; quel est le lien entre Rosicrucianisme et Franc-maçonnerie ? »

Ce livre, qui pourrait paraître rébarbatif de prime abord, se révèle plein d’enseignements et de surprises. Il témoigne aussi d’une Franc-maçonnerie éminemment vivante à travers les questionnements qu’elle suscite chez ses propres membres.

Source: La lettre du crocodile  

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