Premiers pas sur la voie de la théurgie par Fred MacParthy

L’ouvrage commence par une attaque de Marie-Véronique Lechêne contre la marchandisation de la spiritualité, certes justifiée mais inutile, cette marchandisation faisant partie du décor comme l’a rappelé Lanza del Vasto.

Dans cette préface, elle annonce également une distinction claire entre théurgie et magie, distinction difficile à trouver dans la suite de l’ouvrage où il est question par exemple d’armes magico-théurgiques. C’est que l’affaire est complexe, Robert Amadou s’y est attelé en son temps.

Pourtant, Fred MacParthy vise juste notamment quand il puise dans la kabbale. Il donne tous les éléments d’un cadre théurgique clair, sans aller au bout de leur organisation, notamment en insistant sur la purification, la prière, le rappel de soi et peut-être surtout l’intention, redonnant la haute perspective exigée par toute théurgie :

« La pratique de la Prière juste, dit-il, s’appuie bien sur l’Arbre de Vie et ses émanations, mais uniquement en tant qu’un « Tout » provenant du « Rien », de l’Infini, de l’Aïn Sof. C’est cet Infini qui doit être le centre de l’attention du Cœur. La Kavanah doit en premier lieu s’appuyer (comme pratique de base pour un Mystique ou un Théurge), sur la concentration et la recherche du contact avec l’Infini. »

Il ne s’agit pas seulement de métaphysique mais bien d’une pratique quotidienne. Tout en soulevant les difficultés consécutives à des interprétations différentes, parfois contradictoires, de grands kabbalistes, Fred MacParthy dégage des pratiques aussi simples qu’exigeantes, antidotes naturelles justement à tout esprit mercantile et rappelle l’orientation mystique de la théurgie :

« La Mystique doit être perçue comme étant basé sur des exercices spirituels et religieux (au sens noble, et non superstitieux), ce qui nous relie aux mondes plus spirituels. Pour nombre de contemporains, c’est un aspect de la Magie qui dérange, qui demande de la discipline et des études, ce qui n’est pas vraiment à la mode. Mais, comme je l’ai dit dans l’introduction de ce livre, la Religiosité doit être perçue comme une branche de la métaphysique, et quoi de plus explicite que ces textes mystiques qui déploient des trésors d’ingéniosité pour nous faire pénétrer dans un monde où la réflexion philosophique tutoie l’intelligence du cœur, où les plus hautes aspirations humaines trouvent un terrain fertile pour élever notre conscience. Les pratiques de la Théurgie demandent donc d’alléger notre matérialité pour pouvoir pénétrer sur des plans plus subtils et acquérir des niveaux de consciences auxquels l’homme de la rue ne s’intéresse pas. »

Toutefois, en oscillant entre mystique et magie opérative très formelle (armes, baguettes, coupes et autres outils magico-théurgiques) et malgré les rectifications, précautions et avertissements nécessaires répétés, Fred MacParthy n’arrive pas encore à conduire le lecteur hors de la confusion pour établir un rapport simple à la réalité théurgique. Ce livre en appelle d’autres à venir.

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