L’enseignement non duel du chamanisme

Alain Delforge appréhende le chamanisme comme voie d’éveil. Pour restituer au chamanisme sa spiritualité la plus profonde, il l’inscrit dans une perspective non duelle naturelle. Le chamanisme n’oppose pas la réalité ordinaire à une réalité non ordinaire ou l’état de conscience ordinaire avec l’état de conscience éveillé.

L’ordinaire est plutôt l’entrée du non-ordinaire. Alain Delforge insiste sur l’indispensable abdication du mental, sur le moment sans pensée qui fait advenir la compréhension, sur la communication avec les esprits qui « réveille le praticien chamanique au souvenir que tout est relié dans l’inconditionnel ».

Le désordre, la censure, la souffrance post-moderne font partie des racines de la méconnaissance. Ils conduisent à un rapport erroné avec le chamanisme, obtenir quand il faut abandonner.

Le travail, ou l’art spirituel, proposé par Alain Delforge est basé sur la relation avec les esprits. Ainsi « l’esprit du Ciel-Espace nous enseigne l’Interdépendance », « l’esprit de l’Eau nous rappelle à l’Impermanence », « l’esprit de la terre nous enracine dans l’humilité-dignité », « l’esprit du Feu-Lumière nous guérit de l’avidité », « l’esprit du Vent est l’antidote au poison de la jalousie. »

Il invite le lecteur à « entendre le silence », à découvrir l’enseignement non-duel des végétaux, à communiquer avec un arbre d’Eveil, à explorer la véritable relation avec l’esprit de l’animal. Alain Delforge écarte quelques idées reçues ou idées fausses sur le chamanisme, souvent véhiculées par une dérive commerciale. Il donne des exemples de pratiques et conduit le lecteur à changer de regard, à changer de rêve.

« Le fondement de toutes les illusions, c’est l’ignorance délibérée, qui entraîne la saisie d’une réalité là où il n’y en a pas, dans l’espoir de maintenir les solidifications égocentriques. Elle est la cause propulsive de l’avidité et de la colère. La saisie d’une issue par l’agression est devenue vitale, par peur d’une annihilation de soi, peur de son inexistence propre. L’aversion ou l’agressivité nous conduit à une confrontation paranoïaque, qui autojustifie une violence avec tout l’environnement humain ou naturel. Ces actions physiques verbales ou mentales sont la cause de notre devenir collectif, modelant nos biographies individuelles, et elles sont la cause de la destruction de la planète.

Pourtant, quand un oiseau passe au-dessus d’un lac, le lac garde-t-il l’image de l’oiseau qui s’y est reflété ?

Pourtant, ne pourrait-il pas y avoir deux raisons de se pencher pour boire ? La première inclinaison ne serait que la nécessité de boire. La seconde inclinaison pourrait davantage être un salut, une reconnaissance de la vie. »

Le kaléidoscope de la nature constitue la crypte même du Grand Mystère. Alain Delforge fait du chamanisme un chemin qui conduit de la méconnaissance à la connaissance, de la dualité à la non-dualité.

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