Gurdjieff par Seymour B. Ginsburg

Presque un siècle après l’ouverture, en 1922, à Fontainebleau, de son institut dédié au Travail l’influence de George Ivanovitch Gurdjieff (1866-1949) demeure et c’est heureux. Si son influence sur de nombreux artistes, scientifiques et auteurs est connue de Kate Bush à René Daumal en passant par Timothy Leary, c’est surtout auprès des nombreux anonymes qui se sont engagés dans une pratique régulière qu’elle s’est fait sentir.

L’auteur de cet ouvrage, Seymour B. Ginsburg, qui a collaboré avec Nicolas Tereshchenko, proche de Jeanne de Salzmann, fut le co-fondateur de l’Institut Gurdjieff de Floride. Il est un témoin de ce mouvement et de ce rayonnement discret.

Nicholas Goodrick-Clarke, chercheur renommé, Directeur du Centre pour l’ésotérisme occidental de l’Université du Pays de Galles, précise l’intérêt de ce livre dans un avant-propos :

« Ce livre est un condensé remarquable des enseignements de Gurdjieff dans une conscience plus vaste de l’ésotérisme occidental. Suivant les propres techniques de Gurdjieff, le livre est d’abord et avant tout un guide pratique, commençant par la proposition fondamentale que les humains doivent s’éveiller à la conscience de soi, à la réalisation que derrière « notre personnalité », influencée par un grand nombre de circonstances, repose notre « essence », qui est identique avec la réalité universelle. L’enseignement n’est ainsi pas concerné par la réalisation de quelque chose qui manque, mais plutôt par la découverte, la prise de conscience de notre identité réelle. »

Pour Seymour B. Ginsburg, comme pour Nicolas Tereshchenko, le Travail s’organise autour de trois éléments principaux : « 1) travailler avec un groupe engagé dans des pratiques pour étendre la conscience, 2) une méditation régulière et 3) l’étude du texte principal de Gurdjieff, les Récits de Belzébuth à son petit-fils ».

L’ouvrage propose six parties, six leçons. La première leçon est intitulée « Qui suis-je ? ». Après une rapide notice historique sur Gurdjieff, elle présente la Quatrième voie de Gurdjieff, telle que Seymour B. Ginsburg et Nicolas Tereshchenko l’ont appréhendée. La deuxième leçon aborde « l’expansion de la conscience ». Sont décrits les quatre états de la conscience humaine et la nécessité de l’attention. La troisième partie traite de la transmutation de l’énergie. Il est question de la loi des trois forces, de la loi d’octave et de l’ennéagramme, si mal compris dans notre monde consumériste.

La quatrième leçon poursuit la question de l’énergie et cette fois de sa conservation par la prise de conscience des multiples « fuites » d’énergie entre mensonge, soliloque stérile, identification, paroles inutiles, etc. La cinquième leçon insiste sur la méditation et la sixième leçon évoque le travail en groupe notamment les fameuses danses de Gurdjieff. Chaque partie propose des exercices et les appendices sont riches. Nous trouverons notamment l’étude des rêves selon Gurdjieff, des exercices psychologiques et des lectures des Récits de Belzébuth à son petit-fils.

Avant de conclure, Seymour B. Ginsburg dit quelques mots sur l’amour :

« On n’insistera jamais assez sur l’opinion de Gurdjieff que l’amour authentique est une impulsion d’être sacrée. Une distinction doit être faite entre l’amour authentique et ce qui passe pour de l’amour dans notre société, et qui est basé sur la polarité ou le type. C’est seulement quand nous sommes complètement libres de toutes les peurs et de tous les désirs, et que notre moi personnel est intégré dans une unité d’être consumant tout, que nous faisons l’expérience de l’impulsion d’être sacrée de l’amour authentique. Dans cet état-là, nous savons que nous sommes l’infini, comme toutes les autres choses, et notre amour de ce fait s’étend à tout le monde et à toutes les choses parce qu’elles sont toutes nous. »

Source: La lettre du crocodile  

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