Hathuwolf Harson poursuit le travail commencé avec le livre Symboles païens germano-nordiques, publié chez le même éditeur.
Les ouvrages sur les runes sont nombreux depuis quelques décennies et beaucoup d’entre eux manquent de sérieux. L’auteur veut revenir aux sources historiques, littéraires, culturelles et archéologiques, pour approcher les runes dans leurs contextes initiaux.
Hathuwolf Harson commence par rappeler que les runes ne sont pas d’origine celtique mais appartiennent au fonds traditionnel germano-nordique. Il avertit aussi le lecteur d’une erreur courante concernant la 25ème rune, invention de Ralph Blum au XXème siècle, tout comme la vision erronée des runes droites et des runes à l’envers qui n’a pas de fondement historique.
L’origine des runes reste incertaine. Une première rune fut découverte à Meldorf en Allemagne, au 1er siècle mais l’usage des runes fut probablement antérieur à cette période.
Les textes anciens, notamment les Eddas mais aussi le témoignage de Tacite, évoquent l’usage magique des runes et leur place dans la mantique.
L’origine mythique des runes, attribuée à Odin, est explicitée par Hathuwolf Harson qui met en lien les mythèmes avec des éléments opératifs.
Le Futhark, alphabet runique, a connu plusieurs évolutions. C’est le Futhark « germano-commun », le premier Futhark de 24 runes, qui fut en vigueur jusqu’au 6ème siècle, qui est étudié ici.
Pour chaque rune, Hathuwolf Harson présente la valeur phonétique, les noms historiques de la rune, l’origine possible, les interprétations diverses et les usages possibles.
La dernière partie de l’ouvrage aborde des aspects particuliers du symbolisme runique comme les paires, les runes secrètes ou cryptées, les runes magiques du Sigrdrífumál, les runes liées, les formules runiques ou encore la rune du loup, reprise par le régime nazi. La rune dite du loup, explique l’auteur, n’est pas une rune. Elle ne fait pas partie des Futharks historiques. Il s’agit d’un symbole du piège à loup utilisé surtout dans les pays germaniques.
Hathuwolf Harson, s’appuyant sur les Eddas, présente le procédé à respecter pour graver les runes : consacrer, graver, peindre, charger, lier, occulter.
L’étude de Hathuwolf Harson, à la fois très structurée et rigoureuse, permettra au lecteur de clarifier ses connaissances sur le sujet.