Recherches sur les anciennes sociétés & corporations de la France méridionale

Cette belle réédition en fac-similé met à notre disposition un texte du XIXème siècle, introuvable et riche par ses explorations.

L’auteur, Henry Vaschalde, restitue le fruit de ses recherches sur des « coutumes bizarres » d’anciennes sociétés du midi de la France.

Si nous retrouvons dans ces pages des sociétés compagnonniques ou religieuses ou des corporations classiques, l’auteur nous réserve de belles surprises, par exemple avec l’ordre de la Tarasque, fondé par le roi René d’Anjou :

« L’ordre de la Tarasque est une espèce de confrérie qui doit son nom et son origine à la ville de Tarascon, en Provence, dans laquelle le bon roi René d’Anjou se trouva avec la reine le 14 avril (d’autres disent le 14 août) 1774 ; il fit célébrer une procession singulière, qui existe encore en cette ville, et y fonda cet ordre burlesque, afin, dit-on, de perpétuer la reconnaissance des habitants envers sainte Marthe, patronne de cette ville, qui, suivant la légende, était venue exprès de Palestine pour vaincre et enchaîner un épouvantable monstre amphibie, la terreur de la province, qui ravageait tous les bords du Rhône, et dont l’appétit ne pouvait se satisfaire qu’avec des petits enfants. C’est la répétition de cette même tradition des dragons plus ou moins volants, des monstres plus ou moins sauvages qui ravageaient des contrées entières, dont de courageux chevaliers ou des personnages élevés à la dignité de saints par la reconnaissance publique avaient su les délivrer. »

Nombre d’éléments, qualifiés parfois de folkloriques, véhiculent des bribes de traditions plus ou moins déformées. D’autres sociéts sont à vocation culturelle ou littéraire comme la Société dramatique de Béziers ou l’Académie des Lanternistes, à Toulouse qui « prit ce nom parce que les premières assemblées de cette académie furent secrètes et que ses membres tenaient leurs conférences la nuit, ou au moins le soir, et que, vu le mauvais état et l’obscurité des rues de la capitale du Languedoc, ils étaient obligés le plus souvent de s’éclairer eux-mêmes d’une petite lanterne. »

D’autres sociétés ont des finalités plus terre à terre, festives : rire, boire, chanter comme l’ordre de la Grappe, l’ordre de la Boisson ou, malgré son nom, l’ordre de la Méduse : « En citant la Méduse, ne semble-t-il pas qu’on va parler de quelque chose bien effrayant, bien glaçant, bien pétrifiant ? Ce mot, qui rappelle un affreux naufrage et une foule de souvenirs tristes et pénibles, ma paraît singulier comme enseigne joyeuse. Il s’agit pourtant ici d’une société gastronomique et bachique dont la devise était : Lætificando petrificat. La pétrification dont il est ici question paraît être une allusion à l’immobilité provoquée par la boisson, je n’ose pas dire l’ivresse, qui était strictement défendue par les statuts. »

Ce petit livre est riche d’informations et de témoignages sur des sociétés diverses aussi différentes que l’Abbaye de Maugouvert et la Société des Troubadours de Marseille.

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