Cours pratique d’alchimie par Denis Labouré et Marc Neu

Comme toujours avec ces auteurs, pédagogie et clarté sont associées pour le plus grand bénéfice du lecteur. Point de jargon, point de faux semblants et de faux secrets, tout est mis en œuvre pour simplement travailler avec efficacité et dans une orientation ajustée. Tout commence par les incertitudes autour du mot lui-même.

Le mot « alchimie » recouvre diverses approches et pratiques selon les traditions et les cultures. Il convient déjà de distinguer chimie et alchimie, une distinction de première importance pour la thérapie. Les auteurs mettent en garde contre une alchimie sans matière et une alchimie sans alchimiste, dite hyperchimie. « Il n’y a pas, rappellent-ils d’alchimie sans implication du feu céleste. »

Denis Labouré et Marc Neu prennent le temps d’identifier et reconnaître les trois principes désignés en alchimie comme Soufre, Mercure et Sel avant de s’intéresser au Phlegme et à la Tête morte qui permettent l’existence concrète.

« Pour conduire la matière vers sa perfection, il nous faut ôter les obstacles qui empêchent la nature d’opérer spontanément. Il nous faut débarrasser le complexe « Soufre + Mercure + Sel » des éléments grossiers (Phlegme + Tête Morte) accumulés par son histoire et qui l’entravent. Il nous faut ramener l’essence séminale à une sorte d’état primitif. Il nous faut la réincruder (c’est le mot utilisé par les alchimistes). »

Ce Solve décompose ce qui est composé. Le Soufre est à l’œuvre dans ce processus, très naturel, de putréfaction, qui libère l’essence séminale des éléments grossiers. Les auteurs proposent des expériences simples sur des plantes pour illustrer leur propos.

« Après les avoir dégagés de cette masse, après les avoir libérés de leurs scories, l’alchimiste unit à nouveau les trois principes.

Cette réunion des trois principes équivaut à une véritable résurrection. C’est une régénération, une réconciliation sacrée. C’est le mariage alchimique du Roi rouge et de la Reine blanche, du ciel et de la terre, du principe igné et de la matière aqueuse, du Soleil et de la Lune. »

C’est le Coagula. L’essence séminale ainsi libérée deviendra la Quintessence.

Extraire le subtil de l’épais est une règle commune au travail avec le végétal, le minéral ou l’être humain (non de façon psychologisante mais bien tangible).

La plus grande partie de l’ouvrage est destinée à la pratique. Pas à pas, les auteurs guident le lecteur : préparation de l’opérateur, préparation du laboratoire et de l’oratoire, relation avec la plante, extraction des principes volatils, calcination, lessivage, mariage alchimique, maturation…

Souvent, Denis Labouré et Marc Neu insistent sur l’accord, accord avec la plante, accord avec la Nature, accord avec le Divin. Sans ces accords, rien n’est possible. Seul l’accord permet l’indispensable descente du feu céleste.

A travers la fabrication traditionnelle des « fleurs de Bach » ou d’un élixir, c’est bien l’opérateur qui se transforme.

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