Les fêtes initiatiques des deux Saint-Jean

Les deux tomes consacrées à ces fêtes si importantes dans le cadre maçonnique et au-delà sont intitulés Les portes rituelles de l’année maçonnique pour le premier et De la lumière secrète à la lumière révélée pour le second, insistant ainsi sur la fonction du caractère cyclique marqué par les fêtes qui perpétuent des traditions préchrétiennes du temps sacré.

« La lumière, nous dit l’auteur, ne meurt pas ; elle est inaltérable, puisqu’elle naît d’elle-même à chaque instant, est indestructible, puisqu’elle n’est pas d’un temps mais de tous les temps. Lui rendre témoignage demande de vivre son mystère, ici et maintenant, et d’incarner sa réalité dans une œuvre sage, forte et belle. Cela n’est possible qu’en entrant rituellement dans un temps sacré, par conséquent en ritualisant l’année, les mois et les jours, comme l’ont fait les Anciens. Le travail d’une loge de Jean s’inscrit dans une année rythmée par les deux fêtes indissociables du Baptiste et de l’Evangéliste. Ce sont deux pôles essentiels, deux pulsions naturelles d’un temps qui relie celles et ceux qui le vivent à l’origine de la vie et à l’émergence de la lumière créatrice. »

Les solstices, portes de l’année, portes du soleil ou portes de la lumière ont une importance particulière dans toutes les traditions, évoque Janus, dieu du seuil et des portes, « le dieu aux deux visages, dont les deux Jean constituent une reformulation chrétienne », Janus, « maître du temps et initiateur », figure mystérieuse du passeur par excellence. Quand Jean le Baptiste est souvent représenté vêtu d’une robe rouge, l’Evangéliste se présente vêtu de vert, symbole du renouveau perpétuel ».

« La tradition, indique l’auteur, l’a en outre associé à deux animaux, symboles respectivement de la lumière et des cycles du temps : l’aigle et le serpent. »

Ces éléments symboliques conduisent à la coupe d’immortalité, au vase et à son contenu.

Jean-Patrick Dubrun étudient les détails des composés des mythes associés aux deux Jean. Bûche, arbre, feu secret, ancien et nouveau feu, houx, pin et gui, âne et loup véhiculent les principaux aspects de la Saint Jean d’hiver, de la construction du temple au lien avec les ancêtres, passant par l’immortalité et l’accès au royaume des Bienheureux. Eau de la Lune, feu du Soleil, danses, les sept plantes – millepertuis, héliotrope, matricaire, sauge, verveine, lierre, armoise, typifient la Saint Jean d’été.

Les banquets, repas des fées, repas alchimique, ont aussi leurs fonctions initiatiques : « On se tromperait, nous dit l’auteur, en ne voyant dans ce moment rituel du banquet de fête que ripaille ou simple plaisir de partager un moment convivial. Un banquet de fête est beaucoup plus que cela. C’est un instant hors du temps, un moment de grâce et de communion au cours duquel se vit pleinement le feu de l’amour créateur. Le rituel du banquet relève des Grands Mystères, il est de la nature du Grand Œuvre alchimique. On y mange la pierre et on y boit le breuvage d’immortalité en un instant unique où se réalise la transmutation de l’ensemble de la loge, qui devient de la nature de la Lumière et du feu et passe ainsi dans un « autre monde ». » Les deux Saint Jean, celle du renouveau, en hiver, celle du rayonnement, en été, rythment l’année initiatique, invitent à vivre pleinement les temps cycliques mais aussi à se saisir de l’instant présent.

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