La Colonne d’Harmonie, symbolique de la musique en Loge

Le rythme, le son, la parole, le silence sont essentiels au rite maçonnique. De nombreux rites soutiennent la musique propre au rituel par des musiques choisies mises en œuvre par le Maître d’Harmonie.

Ce fut d’abord par les chansons de banquet et les orchestres militaires, nous dit l’auteur, que la musique pénétra les loges. Les loges accueillirent d’abord des musiciens professionnels, fait beaucoup plus rare aujourd’hui, pour devenir aujourd’hui invisible.

Par la musique, les membres de la loge vivent des expériences émotionnelles partagées mais augmente aussi, pense Hervé Mestron, l’attention et l’intensité de la conscience.

Il existe une histoire, riche, de la musique maçonnique même si la musique composée pour la Franc-maçonnerie demeure une exception, les musiques dites profanes répondant parfaitement à la dimension sacrée exigée. « C’est à l’intérieur des loges militaires, confie l’auteur, que la Colonne d’Harmonie trouve ses origines profondes. Elle y synthétise à jamais une indéfectible fraternité universelle venue de la tradition chevaleresque. »

« Ainsi, explique-t-il, l’harmonie qui monte de cette colonne sera l’oxygène de notre travail maçonnique. Où il est nécessaire qu’un éclairage soit posé, la Colonne d’Harmonie installe son intensité dramatique. Elle évoque et produit des impressions, illustre et équilibre en donnant à entendre la notion de Partage. Car elle représente le Verbe divin de la vibration fraternelle. »

Comparant la planche d’Harmonie à la planche d’Orateur, Hervé Mestron insiste sur son importance. La fonction de Maître d’Harmonie devient essentielle :

« La fonction du Maître d’Harmonie pourrait se résumer à un don total, au geste du mythe voulant réunir ce qui est épars, car la planche musicale choisie a pour ambition d’orienter le travail vers l’invisible, tout en le formulant à travers l’extrait musical proposé. » Hervé Mestron, musicien classique et écrivain, nous parle bien entendu de l’héritage du Frère Mozart mais nous offre surtout, avec beaucoup de profondeur et de justesse, un magnifique témoignage sur la place de l’art de la musique au cœur de la quête initiatique.

« La musique devient rituel subliminal, absorbant chaque initié dans sa quête de transformation. C’est l’instrument présent dans la Loge, assurant la transition, qui rappelle que tout recommence toujours. C’est surtout l’extraordinaire démonstration d’une matière sublimée par les outils, la Règle et les dimensions harmonieuses. » A la fin de ce beau texte, le lecteur trouvera les chants des Constitutions d’Anderson.

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