Claude-Sosthène Grasset d’Orcet (1828-1900) fut un chercheur inclassable qui nous laissa une œuvre surprenante. La réédition de ce texte devenu introuvable est une opportunité de découvrir son talent pour les uns, d’explorer un nouvel aspect de cette personnalité pour les autres.
La relation entre le cheval et l’être humain, malgré les multiples trahisons de ce dernier, constitue un axe majeur de compréhension de l’évolution humaine. Au fil des temps traversés par les êtres humains sur cinq continents, cette relation, intime ou plus distante, a souvent été au coeur de l’histoire tant collective que personnelle.
Grasset d’Orcet était, comme nombre d’individus à son époque, un excellent cavalier, conscient de l’alliance privilégiée du cheval et de l’être humain.
Son regard unique, son approche pluridisciplinaire, permettent de mieux cerner la place du cheval dans notre vie et ce que nous lui devons, aujourd’hui encore et pour longtemps, souhaitons-le. Pourtant, il n’est pas un amoureux passionné de l’animal et c’est peut-être une commande, en 1888, de la Société Nationale d’Acclimatation, d’une étude sur le thème de l’introduction du cheval en Amérique, qui est à l’origine de ce gros volume sur l’histoire du cheval. Précurseur, il prend en compte les dimensions politiques, écologiques et socio-économiques de l’élevage du cheval.
De nombreux mystères demeurent, aujourd’hui encore, quant à l’histoire du cheval, son apparition ou les circonstances de sa domestication par exemple.
Ce volume rassemble donc 19 contributions à la Revue de la Société nationale d’Acclimatation qui changea de nom pour celui de Revue des Sciences naturelles appliquées, publiées de septembre 1888 à novembre 1895. Les premiers mots de Grasset d’Orcet sont pour dire au lecteur que « L’histoire du cheval reste à faire. », et, malgré les progrès de la recherche dans ce domaine, elle le demeure en partie aujourd’hui.
Partant du cheval pendant la Préhistoire, Grasset d’Orcet s’intéresse à la place du cheval dans diverses cultures, égyptienne, celte, assyrienne, grecque… jusqu’à la Renaissance avant d’en venir, avec plus ou moins de rigueur, à l’histoire du cheval en Amérique. Mais il explore aussi les fonctions diverses du cheval dans les mythes.
Tout à fait conscient des limites de sa recherche, Grasset d’Orcet nous offre une étude synthétique très riche sur ce compagnon extraordinaire qu’est le cheval.