Amour et joie de Swâmî Râmdâs

Râmdâs est une figure connue de la spiritualité indienne. Originaire du Kerala, il a accompli très jeune un long pèlerinage initiatique dans l’Inde. C’est après une retraite de vingt jours dans une grotte de la colline d’Arunachâla, la vision unifiée du monde ne le quitte plus.

L’avant-propos du livre nous dit :

« Râmdâs voit tous les êtres – sans distinction aucune – comme Râm, aussi bien le policier qui le malmène et le met en prison pour mendicité, que l’ami qui va l’en faire sortir, ou celui qui va le voler ou même attenter à sa vie. Tout sens de l’ego a disparu. D’ailleurs il ne parlera plus de lui qu’à la troisième personne.

Râmdâs, dans tout ce qu’il fait et dit, est à la fois acteur et spectateur attentif, connaissance, amour et joie incarnés. Le monde est vu comme lîlâ, « jeu » divin. Il sait que rien ne le sépare de la réalité-Râm, aussi peut-il dire : tat tvam asi, « Je suis Cela ». »

Cet ouvrage, composé de trois parties propose tout d’abord un choix d’enseignements regroupés par thèmes comme le but de l’existence, la réalité, le Divin, la pratique spirituelle, la méditation, la souffrance, le libéré…, par exemple cet extrait sur la Bhakti :

« Bhakti signifie une intense aspiration et amour pour Dieu.

Puis la Bhakti conduit au jnâna, connaissance, lequel est la réalisation de notre identité avec Lui. Nous nous éveillons à la conscience que nous ne sommes pas différents de Lui. C’est la seconde étape.

De la dévotion, vous obtenez la connaissance et de la connaissance il vous faut atteindre l’état suivant qui est appelé parâ-bhakti, dévotion suprême. Dans cet état votre vision est unifiée, tout l’univers est vu comme l’expression ou la manifestation du Divin. »

La deuxième partie de l’ouvrage des anecdotes, des paraboles ou des histoires qui illustrent la manière dont Râmdâs enseignant ou qu’il glissait dans son enseignement.

La troisième partie est consacrée aux échanges avec les disciples à travers des extraits sous forme de questions-réponses. Sont abordés des sujets très courants dans la vie de tout pratiquant de la vigilance à la peur en passant par le karma ou la beauté. Ces échanges visent toujours au simple, à la non-séparation et libèrent des multiples petites entraves que nous nous mettons nous-mêmes sur le chemin.

Sur l’art et la beauté : [souvenez-vous que Râmdâs parle de lui à la troisième personne]

Râmdâs : « L’artiste doit s’accorder avec ce qu’il veut représenter, avec l’Esprit qui est cette chose. S’il travaille ainsi, ce sera comme se perdre dans l’extase. Il l’accomplit dans un état de yoga, d’union avec l’Esprit de beauté qui est en chaque chose et partout. Peut-être Râmdâs n’est-il pas arrivé à exprimer assez clairement ce qu’il pense, les mots ne peuvent pas exprimer pleinement l’idée… Question : L’art peut être une prière faite au Divin.

Râmdâs : Alors, vous pouvez tout appeler « art ».

Question : Mais qu’en est-il de la beauté ou de la laideur ?

Râmdâs : Tout est dans le mental. Ce qui est beauté pour l’un est laideur pour l’autre.

Question : D’après ce que vous dites, tout peut être vu comme de l’art ?

Râmdâs : Tout peut être vu comme Dieu. Cela résoudra le problème une bonne fois pour toutes ! »

L’ensemble des extraits rassemblés dans ce livre est d’une grande richesse et intéresse au-delà de la spiritualité indienne car il n’est qu’une seule spiritualité. Quand l’enseignement est simple et profond, il peut être entendu par tous, quelle que soit la culture.

VOUS AIMEREZ AUSSI

Haut