Les trois secrets des Francs-maçons de Jules Mérias

Ce livre commence par quelques rappels pertinents sur la nature et la fonction initiatique du Rite Ecossais Rectifié (R.E.R.) et un souci de distinguer les niveaux logiques dans les textes quand un même mot, par exemple le mot « temple », désigne trois temples différents et cependant intimement reliés : « la loge où Dieu se rend présent parmi nous (dès que nous sommes deux ou trois réunis en Son Nom) ; le temple de Salomon, figuré par la loge ; enfin le temple de la vérité dont la construction n’aura peut-être jamais d’achèvement. »

Cependant, l’auteur explore également les rituels de plusieurs rites dont le Rite Français et le Régime Ecossais Ancien et Accepté pour dégager des fondamentaux, comme les relations étroites entre le Nouveau Testament et l’Ancien Testament ou le caractère judéo-chrétien de la Franc-maçonnerie, et laisser de côté les sources de polémiques stériles.

Jules Mérias nous conduit ensuite dans un ensemble de textes où le lecteur croise aussi bien René Daumal que Mullah Nasr ed Din pour en arriver au sujet qui donne le titre à l’ouvrage, celui des trois secrets de la Franc-maçonnerie.

« Nous verrons, nous dit-il, que la combinaison des techniques exprimées par la beauté, la force et la sagesse qui viennent du Grand Architecte constitue le travail intégral qui permet de soutenir une position initiatique et, par suite, de provoquer en nous les changements sue l’on peut attendre d’un tel travail. Car le but de l’initiation est de nous modifier selon les exigences qu’elle formule dans son rite. »

Pour Jules Mérias, la méthodologie maçonnique, qui permet d’accomplir la « quête métaphysique » proposée, n’apparaît pas seulement dans l’approfondissement d’un seul rite mais dans le dialogue entre les rites, d’où l’importance du voyage et du compagnonnage. L’opérativité naît de la compréhension des symboles pris dans des regards divers. Alors, les techniques, comme le rappel à soi issue de la méditation sur la force, émerge de la compréhension du symbole. La beauté, la force et la sagesse révèlent à la fois le symptôme de notre enchaînement, le moyen de s’en affranchir et la finalité de l’œuvre.

Dans un long chapitre sur « la chaîne d’union et les chaînes d’union », Jules Mérias s’intéresse aux possibles influences des travaux de Mesmer sur la conception de la chaîne d’union chez Jean-Baptiste Willermoz. Il traite aussi d’autres chaînes d’union que celle communément pratiquée.

En fin d’ouvrage, sont abordés la question du mensonge de la filiation templière en Franc-maçonnerie et celle, tout aussi génératrice de confusions de l’initiation féminine.

Si l’ouvrage est très personnel, il invite à des questionnements pertinents et éloigne également de questions dénuées de sens. En recentrant le lecteur sur l’essentiel, il ouvre une porte vers l’opérativité du rite maçonnique.

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