« Enfin un livre impubliable lisible même par les profanes » annonce la couverture. L’humour maçonnique est inégal, sans doute comme toute forme d’humour. Jissey nous offre un véritable moment d’humour, souvent caustique, à travers le dessin et le texte.
Page de gauche, les dessins, excellents. Ils sont accompagnés d’une légende ou d’un commentaire plus ou moins décalé.
Page de droite. Sentences, ou pensées ? Décapantes. Elles mettent en évidence les petits et les grands travers des Francs-maçons.
Trois exemples :
« Le passage sous le bandeau est quelque chose d’horrible. N’importe quel demeuré peut poser au malheureux candidat des questions auxquelles, neuf fois sur dix, il ne saurait lui-même répondre. »
« Tous les maçons peuvent accéder aux très hauts grades. Il leur suffit de vivre assez longtemps sans faire de remarques désagréables sur le système de cooptation qui y conduit. »
« La Franc-maçonnerie a donné un sens à la vie d’un très grand nombre de célibataires inconditionnels et de conjoints mariés depuis plus de trente ans. »
Une confusion :
« Le Grand Architecte de l’Univers se marre quand on parle de spiritualité laïque. C’est comme parler de musique militaire : il y a antinomie entre les termes. »
Cette erreur, très franco-française, pourrait être évitée par la simple lecture de la définition du mot « laïque » dans un Petit Larousse.
Les dessins abordent de nombreux thèmes avec des préférences pour les décors, les rapports hommes-femmes, l’administration maçonnique, le temps, l’âge, maçonnique ou non… Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas un livre de propagande maçonnique, l’institution n’en sort grandie que par sa capacité à se moquer d’elle-même comme le prouve la préface courageuse de Marc Henry, Grand-Maître de la Grande Loge de France.
Bref, vous passerez un très bon moment.