Le cirque nous fait rêver depuis notre enfance. Tradition à part entière, le cirque, avec son rituel particulier, ne pouvait que rencontrer cette autre tradition qu’est la Franc-Maçonnerie. Didier Richard nous invite à découvrir tout ce qui rapproche cirque et Franc-Maçonnerie, rites, symboles, vertus à travers des tableaux traditionnels mais aussi des personnalités et une foule de détails et d’anecdotes qui deviennent significatives dans un ensemble qui se dévoile peu à peu.

En faisant dialoguer, ces deux traditions, il éclaire tout ce qui les rapproche, et nous fait pénétrer dans les coulisses du cirque.

Il établit d’abord le rapport entre le cirque, et son temple circulaire, et les quatre éléments, air, eau, feu, terre, avant de présenter les sept attributs symboliques du cirque : la pore basse, le labyrinthe, le chapiteau, la piste, Monsieur Loyal, le clown, la mort du martyr.
Il défend notamment le clown blanc (en précisant que traditionnellement le clown est toujours blanc) contre les « fonctionnaires du cirque » qui le trouvent désuet et travaillent à sa disparition.
« Cape bleue et saxophone d’or pour un clown blanc : trois symboles réunis. Le blanc et le bleu, couleur mariales, qui expriment le détachement des valeurs de ce monde, l’envol de l’âme libérée vers Dieu, vers l’or qui viendra à la rencontre du blanc virginal pendant son ascension dans le bleu céleste. »
Il existe une aristocratie du clown de nature initiatique. Par sagesse et par drôlerie, le clown traverse les oppositions dualistes. Il est un prototype de l’initié. S’il « porte le chapeau », il porte aussi les gants blancs et est nécessairement musicien.
Didier Richard s’intéresse ensuite aux couleurs, sons, parfums et odeurs du cirque qui contribuent à l’imaginaire créatif et sont porteurs de sens. Il tisse des liens avec les mythes, Isis ou Icare par exemple, cherche ce qui fait écho dans le Tarot.
Au fil des pages, le lecteur rencontre les grands noms du cirque, découvre des établissements prestigieux ou qui ont marqué l’histoire du cirque et bien entendu les liens fraternels entre cirque et Franc-maçonnerie, nombre de forains étant frères.
En fin d’ouvrage, l’auteur rend un hommage justifié au Cirque Jodorowsky. En annexe, Jean Souyris présente la Loge Esméralda, une loge itinérante qui se réunit sous chapiteau, symbole vivant de l’universalité du cirque et de la Franc-maçonnerie.
A maintes reprises, l’auteur met en garde contre les réductionnismes, la division, les totalitarismes pour en appeler à l’amour du cirque.
Le texte est accompagné de 13 magnifiques illustrations de Paule Garrigue, grande amoureuse du cirque et artiste de talent qui saisit du bord des pistes, l’essence d’un art qu’il nous faut absolument préserver.
Editions Vega, 19 rue Saint Séverin, 75005 Paris.

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