Sujet d’études courant en loge, la question du dépouillement des métaux est trop souvent traitée avec une déplorable banalité. Il s’agit pourtant de bien autre chose que le simple détachement des biens matériels. Ce livre propose une investigation hermétiste du thème, rappelant la place particulière prise par les maîtres de forge dans les sociétés traditionnelles. L’auteur fait parler les mythes, porteurs d’un enseignement sur les métaux, nés dans les entrailles de la terre. Il s’appuie sur les correspondances classiques entre métaux, dieux et centres énergétiques en l’homme.
Il met en avant les principes de l’alchimie opérative pour développer la notion, intéressante pour la Loge, d’alchimie communautaire « c’est-à-dire en tant que science sacrée dont les symboles jalonnent un chemin de Sagesse. »
Et François Ariès de préciser :
Il est intéressant de noter que le mot « communautaire » serait formé de la particule latine munus, qui signifie « appartenir à plusieurs personnes ou à plusieurs choses », particule issue elle-même d’une racine indo-européenne, mei, signifiant « muer », « changer ». La véritable alchimie ne serait-elle pas en définitive essentiellement communautaire ?
L’alchimie, c’est, d’une certaine manière, prendre ce qui est du temps et en tirer ce qui est de l’éternel. Peut-être n’y a- t-il rien de plus éternel que la création du monde, cet instant où le temps se crée et où l’éternel crée l’espace pour y déployer sa manifestation. »
Cette alchimie ne s’oppose pas à une alchimie solitaire, interne ou de laboratoire. Les deux approches deviennent une dans une vision solaire de l’initiation :
« Selon Jacob Böhme (1575 – 1624), théosophe et mystique allemand, le soleil extérieur a soif du soleil intérieur. Chaque membre de la confrérie est le rayon d’un soleil central d’où tout provient. Celui qui vit de l’éclat du soleil chemine en paix sur les eaux et s’unit au rayonnement des bienheureux. Placée dans les yeux de l’initié, la lumière lui permet de marcher dans la nuit comme en plein jour. »
L’auteur délivre de nombreux éléments pour revivifier le rituel et réhabiliter le travail. Pour cela, plutôt qu’à l’étymologie latine, « tripalium qui signifierait « supplice » », il préfère se référer à l’étymologie de l’Egypte ancienne, au « kat, c’est-à-dire ce qui donne du ka au plus haut niveau, l’énergie royale » pour substituer la sacralisation à la souffrance.
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