Pour situer l'ouvrage, situons d'abord l'auteur. Vous êtes pour la plupart, lecteurs de la L.d.C., également lecteurs de L'Esprit des Choses, vous connaissez donc Armand Toussaint fondateur de l'Église Rosicrucienne Apostolique et son ami, Roger Caro, fondateur de l'Église universelle de la Nouvelle Alliance, que nous vous avions présentés.

En 1992, Léon Gineste a succédé à Roger Caro, disparu, comme Patriarche-archevêque de l'Église. Léon Gineste n'est donc pas un inconnu des cénacles hermétistes. Autodidacte, cette forte personnalité, après une licence de recherches en biologie et une maîtrise en océanographie, étudie l'impact des centrales nucléaires sur le milieu marin et soutient en 1982 une thèse de doctorat sur les problèmes d'implantation des centrales nucléaires.
Venons-en au livre, préfacé par le très compétent Jacques Trielli qui nous avertit: "Évidemment cet ouvrage ne s'adresse pas à ceux qui pensent être détenteurs de la vérité, autant dans le domaine de la science que dans celui de la spiritualité.", et nous incite: "L'importance de cet ouvrage nous a paru, à plusieurs égards, des plus instructives pour ceux qui cherchent (au-delà des discours philosophiques trop souvent compliqués) à comprendre leur raison d'exister.".
L'auteur, érudit, nous conduit, entre science, hermétisme et religion, a appréhendé le modèle holoscopique de la Nature (Holo, du grec holos, entier; scopie, du grec skopein, regarder: vision globale). Il y a une similitude permanente, une congruence, entre ce que l'homme sait de l'univers, ce que l'homme sait de son cerveau, ce que l'homme sait de lui-même. C'est cette convergence des quêtes de l'homme, quelle qu'en soit la forme, qui frappe le lecteur de ce livre, convergence qui rend nécessaire cette approche globale. Pour Léon Gineste, "L'alchimie permet donc de renouer un dialogue avec l'absolu à travers la nature et la matière".
Léon Gineste est l'un des rares, à prendre en compte le "Comment?" au lieu du "Pourquoi?", par conséquent il en arrive inévitablement à étudier les modalités du fonctionnement cérébral, sans lequel il n'y a ni expérience mystique, ni connaissance, ni transmission de la connaissance. Il construit peu à peu et avec pertinence une logique holistique, donc non-aristotélicienne, sans laquelle alchimie et théurgie sont vaines sciences. Il ré-invente une autre manière, analogique, une manière autre, de se rendre a Royaume du Centre, empruntant, ce qui n'est pas pour nous déplaire, à notre cher Rabelais, mais aussi à Swift, Fulcanelli, Canceliet et Grasset d'Orcet.
Enfin, Léon Gineste veut restituer l'Église, mettant en évidence les concordances entre les phases du Grand oeuvre et la vie du Christ, il invite à percevoir le sens universel des choses, "Si les Évangiles sont issus de l'absolu christique, ils ne peuvent que prendre une dimension cosmique et être l'image du tout."
Il nous délivre également, de façon étonnante, un plaidoyer inattendu mais tout à fait opportun pour une véritable laïcité.
Léon Gineste nous propose finalement de renouer avec l'alternative nomade, qui nous est chère, et à emprunter le chemin serpentin de la Queste. Lisez ce livre!

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