Ce texte révolutionne l’Histoire. La thèse d’Immanuel Velikovsky remet en effet en cause la chronologie couramment admise de l’histoire et lui en substitue une autre prenant en compte un événement considérable, le cataclysme décrit par le papyrus d’Ipuwer qui raconte les plaies d’Egypte.
Selon Velikovsky, un cataclysme s’est produit à l’époque de l’Exode Biblique, cataclysme qui ferait lien entre l’histoire de l’Egypte et celle d’Israël. L’analyse des archives des pays concernés lui a permis de reconstituer près de mille années de la vie des nombreux royaumes de l’époque antique.
Ce livre fait pendant à Mondes en collision. Ce dernier ouvrage traitait de l’aspect matériel, géologique et astronomique, de la période comprise entre l’Exode des juifs et l’invasion de la Palestine par Sennachérib en 687 av J.C. puis jusqu’au règne d’Alexandre le Grand. Avec Le désordre de siècles, Velikovsky aborde les aspects politiques et culturels.
Cette thèse provoqua, à sa première publication, des réactions d’une rare violence au sein de la communauté scientifique. Pourtant le sérieux du travail de l’auteur est indéniable et une telle œuvre, si elle est dérangeante pour tous les « établis », mérite d’être étudiée de manière impartiale. Aujourd’hui, avec le recul, nous pourrions attendre de la communauté scientifique une véritable évaluation des thèses de l’auteur mais c’est toujours un silence méprisant qui lui est opposé. Velikovsky lui-même avait parfaitement analysé ce qui se passe :
« En fait, depuis la publication de Mondes en collision, j’ai consacré mes efforts à mettre en ordre les preuves généalogiques et préhistoriques afin de renforcer l’évidence de la catastrophe cosmique. J’ai pu alors écrire Les Grands Bouleversements Terrestres sans me soucier de la tempête soulevée par mon premier livre.
Mais je constatai que les thèses présentées dans ce nouveau volume ne suscitaient pas un accueil favorable, ni même une simple lecture, en particulier de la part de ceux qui s’y opposaient le plus violemment. Etait-ce bien utile de fournir à la hâte d’autres preuves ? Après d’autres réflexions sur ma stratégie, je décidai d’écrire Le Désordre des Siècles que je considère majeur. Après avoir perturbé la complaisante tranquillité d’un groupe puissant d’astronomes et de scientifiques, je propose à présent un défi majeur aux historiens avec Le Désordre des Siècles. Ce travail leur posera autant de problèmes que Mondes en Collision en créa aux astronomes. Les historiens auront sans doute encore plus de difficultés psychologiques à revoir leur position face au nouvel ordre de l’histoire antique proposé ici. Un étudiant qui a suivi ce travail depuis les premières ébauches fut du même avis. Il admit n’avoir aucun argument solide contre cette reconstruction, mais convint qu’il était pour lui presque impossible, psychologiquement, de modifier des idées acquises au cours de dizaine d’années de lecture, d’écriture et d’enseignement.
La tentative de remodeler radicalement l’histoire du monde antique, soit 1200 ans de la vie de nombreux royaumes, sera sévèrement censurée par ceux qui, par leurs enseignements et leurs écrits, se sont déjà profondément impliqués dans la précédente conception de l’histoire. Nombre d’entre eux qui cherchent à imposer leur autorité, ne pourront croire qu’une vérité ait pu demeurer si longtemps cachée, ce dont ils déduiront par conséquent qu’elle ne peut pas être une vérité. »
A lire sans à priori.