C’est un travail de recherche tout à fait remarquable qui est présenté dans ce livre par Gan Eden. Si l’ange Gabriel semble familier à tous en Occident, il demeure méconnu, tout comme l’ange Mikhael.

« En effet, précise l’auteur, la quasi-totalité des références utilisées pour décrire les attributs et correspondances de ces deux anges en particulier, proviennent essentiellement de l’angéologie chrétienne récente. Malgré cela, le christianisme primitif a eu le mérite de s’attarder sur la question des anges. Les premiers pères de l’Eglise, comme Origène, ont su conserver l’angéologie des origines, incontestablement d’origine hébraïque. »

Gan Eden puise ainsi dans la tradition hébraïque afin de retrouver « l’essence réelle et profonde de Gabriel » sans exclure les autres sources, mésopotamiennes, gnostiques, musulmanes, chrétiennes.

Mais, il est impossible d’étudier Gabriel sans s’intéresser à l’ange Mikhael, « les deux faces d’une même pièce ». Ces deux anges s’opposent et se complètent par leurs natures et leurs fonctions.

Gan Eden étudie tout d’abord la genèse de l’ange Gabriel avant d’en présenter ses développements dans une « épopée » marquée par des événements porteurs d’enseignements comme la destruction par l’ange de Sodome et Gomorrhe, l’échelle de Jacob, le miracle de la Fournaise Ardente, ou les relations de l’ange avec le roi Salomon.

Il revient sur les origines mésopotamiennes de l’ange Gabriel, « clairement identifiable dans les sources suméro-akkadiennes », puis il s’intéresse à sa présence dans les traditions plus tardives, notamment chez certaines sectes gnostiques, chez les Coptes, dans la tradition éthiopienne ou encore en Islam par la relation fondatrice entre Gabriel et Muhammad.

La dernière partie de l’ouvrage propose au lecteur la mise en œuvre d’une théurgie permettant d’approcher la nature de l’ange Gabriel pour ne pas se contenter d’une connaissance intellectuelle.

Au-delà des connaissances délivrées sur l’ange Gabriel, c’est l’angéologie primordiale qui est étudiée plus généralement dans ces pages. Le Gabriel qui prend peu à peu forme au fil d’une lecture attentive de ce livre est fort différent de celui présenté couramment dans les angéologies chrétiennes vulgarisées. Sa richesse naît de sa complexité et de son inscription dans un tissu traditionnel qui conduit au-delà du sujet de l’angéologie. Il y a beaucoup à apprendre, et à expérimenter, dans cet ouvrage important.

Source : La Lettre du Crocodile