Les chants sacrés du cheva

Sylvain Gillier-Imbs est médecin homéopathe et thérapeute. Passionné par le cheval, il s’est longuement investi dans les approches traditionnelles, notamment navajo avec cet animal considéré comme sacré dans de nombreuses cultures, et particulièrement « le Peuple Sacré qui marche sur la Terre », soit la tribu navajo.

Dans ce livre, il cherche à mettre en évidence les différentes facettes de la relation ancienne entre l’être humain et le cheval, à travers les légendes, les mythes, les visions, les cérémonies du cheval des traditions amérindiennes, un enseignement toujours vivant, basé sur la pratique équestre.

« Pour les nations amérindiennes, dit-il, le cheval a toujours été présent. Le cheval est présent dans les quatre directions de l’univers. L’univers du cheval fait entièrement partie des cultures amérindiennes authentiques, autant pour les Comanches, les Sioux-Lakotas, que pour les Navajos. Les peuples amérindiens d’Amérique du Nord sont authentiquement des peuples du cheval.

Et, pour rencontrer la réalité des cultures amérindiennes aujourd’hui, au-delà des stéréotypes, le cheval est un excellent moyen. Car rencontrer les « Indiens », c’est rencontrer des histoires. Ce n’est pas penser en ligne droite, comme nous le faisons en conduisant une voiture sur une autoroute. Non, c’est penser en cercles, exactement comme on mène un cheval en cercles, dans un rond de longe, pour se connecter à lui. »

Si notre modèle du temps et notre modèle de l’espace, très éloignés de la nature, diffèrent grandement de ceux des Navajos, le cheval, passeur par nature, peut nous conduire d’un monde à l’autre et nous enseigner.

Sylvain Gillier-Imbs évoque quatre messages du peuple des chevaux : « Centre-toi et enracine-toi – Ralentis tes pensées – Observe la nature – Apprends à être dans le flux de la vie ». Ceux qui sont cavaliers savent que la pratique équestre conduit au silence intérieur afin de ne faire qu’un avec le cheval.

L’auteur aborde des mythes fondateurs de cette relation privilégiée entre l’être humain et le cheval et les moyens de renouveler cette alliance que l’être humain a maintes fois bafouée. Prendre soin du cheval, créer ses propres cérémonies avec les chevaux, respirer avec le cheval, s’exercer, expérimenter avec respect… L’un des moments forts de ce livre concernent les chants sacrés du cheval des quatre directions et les cérémonies basées sur la couleur des robes des chevaux. 

Au cœur de la culture navajo se trouve le principe de réciprocité :

« La réciprocité dans les relations est issue de l’idée que tout ce qui existe dans l’univers est interdépendant, conclut Sylvain Gillier-Imbs. Lorsque l’on reçoit, il faut donner. Lorsque l’on prend, il faut s’attendre à ce qu’un autre nous prenne. La civilisation des hommes blancs l’avait oublié, dans sa frénésie de conquête et son avidité pour l’argent…

Tous les milliers naturels sont interdépendants. (…) Les êtres humains devraient toujours se rappeler du pouvoir créateur et transformateur de la pensée humaine. Chaque personne est responsable de ses pensées et de ses actes. Nos actes ou nos paroles peuvent déséquilibrer l’univers tout entier. N’est-ce pas ce qui pourrait se passer si les humains ne réagissaient pas ? »

L’ouvrage intéressera bien entendu tous les cavaliers et tous ceux qui vivent avec les chevaux mais il nous concerne tous car le cheval n’a jamais cessé d’être présent dans notre imaginaire, porteur d’un lien originel avec la nature, pour nous éveiller et nous enseigner.

 

« Je lisais, dans la balançoire verte, cette première page d’un livre grand et blanc, et je ne parvenais pas à croire, non que quelqu’un ait pu l’écrire, mais que moi j’étais capable de la recevoir, de la déchiffrer, de la transposer de la logique d’un autre esprit à la logique de mon esprit à moi, et que j’habillais son squelette aux articulations fines et symétriques, les os souples du texte, avec la chair de ma propre vie, de mes propres souvenirs. »

 

Mircea Cărtărescu

Solénoïde

Source: La lettre du crocodile 

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