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Traduction du sanskrit part Jyoti Garin, commentaires de Ram

Les deux traités rassemblés dans ce livre font partie de l’héritage remarquable du shivaïsme non-dualiste du Cachemire à partir du Xe siècle. Ils semblent avoir été rédigés entre 950 et 970, dans une période de grande créativité littéraire traditionnelle. Leur caractère essentiel les place à la croisée des différentes écoles ou courants non-dualistes cachemiriens même si les textes sont proches du Vijñāna Bhairava Tantra. Il s’agit de la Guirlande de fleurs en hommage à la conscience de soi, Svabodhodayamañjarī, et des Commentaires sur la réalisation de la non-dualité, Advayasampattivārtikā. Avec ces deux textes, nous sommes au cœur de l’Eveil. 

Vāmanadatta appartient au courant mystique shivaïte du Krama. Il fut disciple d’un maître spirituel féminin, la yogini Keyūravatī. Il eut peu de disciples. Dans sa lignée, nous retrouvons Abhinavagupta en troisième génération.

L’ouvrage note tout d’abord les influences du Vijñāna Bhairava Tantra sur les deux textes. Les traductions des textes sont données dans leur intégralité avant la reprise commentée de chaque verset.

« Le texte de Vāmanadatta, dit le commentateur, Ram, à propos du Svabodhodayamañjarī, offre une vraie liberté de ton, assez proche de celle du Vijñāna Bhairava. Nous observons que, lorsqu’elle est tirée de sa torpeur, la conscience demeure sans effort dans une vigilance ouverte et bienfaisante, que tout événement sensoriel ou conceptuel peut s’avérer l’opportunité d’une ouverture intérieure insoupçonnée. »

Ici, le quotidien regorge d’occasions de laisser la place à l’Être, au Réel, il en est l’accès naturel, le plus immédiat. Le processus mis en évidence dans les versets conduit de la dualité à la non-dualité. C’est un chemin d’intensité.

L’Advayasampattivārtikā, nous dit Ram en préambule, « développe trois thèmes de manière ascensionnelle et souvent alternée, dans une spirale qui permet de réinterpréter chacun des thèmes de façon évolutive et enrichie, dans le constant dépassement de ce qui paraît être l’éclosion suprême. »

Ces trois thèmes sont kundalini, l’énergie intérieure, le silence trans-personnel de l’indicible et l’union fusionnelle de nāda et bindu, la résonance intérieure et le point d’union de Shiva et Shakti. Sont toujours privilégiés la spontanéité absolue, le jaillissement et la liberté à travers technicité apparente et poésie, analyse et beauté.

Les deux textes en sanskrits, un glossaire sanskrit, une bibliographie soignée, complètent cet essai.

« De même, que l’on se concentre sur le parfum du jasmin ou toute autre fleur, imprégné de celui-ci, la conscience cognitive se résorbe lors de la dissipation progressive du parfum. » (Svabodhodayamañjarī, verset 43)

Source: La lettre du crocodile 

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