La Magie Sacrée du Mage Abramelin

Robert Ambelain, après Samuel MacGregor Mathers, a largement fait connaître ce grimoire. A la fin de sa vie, il répétait que la seule pratique qui avait donné des résultats parmi toutes celles qu’il avait adoptées était celle de l’Abramelin. Il proposa d’ailleurs plusieurs mises en œuvre de l’Abramelin à ceux qui l’accompagnèrent dans cette aventure.

Plusieurs manuscrits ont été répertoriés, sept exactement, le premier en allemand datant de 1608, le dernier étant le Manuscrit 2351 de la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris, daté environ de 1750, celui qu’utilisèrent Samuel Mathers comme Robert Ambelain. C’est cette version qui est reprise ici, augmentée d’apports venus des autres versions allemandes. Certains manuscrits présentent trois livres en un codex, d’autres quatre. Le texte ne présente pas d’homogénéité et fait des emprunts à diverses sources.

 

Il s’agit, nous disent les éditeurs d’un « vrai-faux grimoire juif ». Attribué faussement à un certain Abraham von Worms, le manuscrit serait selon Gershom Sholem « l’œuvre d’un chrétien se prétendant juif ». L’auteur, en effet, censé être juif, se montre fort ignorant de la kabbale, de l’hébreu ou plus largement de la culture juive et adopte des positions plutôt chrétiennes.

L’ouvrage est composé de quatre livres. Le premier livre raconte les voyages de l’auteur, Abraham, qui ne sont pas sans rappeler le voyage initiatique de Christian Rosenkreutz. Nous sommes donc en présence d’un mythe fondateur. Le deuxième livre, uniquement présent dans les manuscrits allemands, ne semble pas à sa place dans cet ensemble. C’est sans doute un ajout, plus tardif, rassemblant des formules magiques, certaines issues des « Sixième et septième livre de Moïse », un autre grimoire bien connu. Le troisième livre évoque trois sortes de Cabales : une Cabale sacrée, une Cabale dite mixte et « la Véritable Sapience et Magie ». L’intérêt de ce troisième livre réside dans la partie consacrée à « la vision et la conversation de notre Saint Ange Gardien ». C’est cette partie d’inspiration chrétienne et rosicrucienne qui donna lieu aux pratiques dites de l’Abramelin. Le livre quatre propose une série de carrés magiques.

Les contradictions et les erreurs pullulent dans cet ensemble, remarque Fred MacParty dans sa présentation. Il met d’ailleurs en garde contre une pratique non avisée des éléments de ce grimoire.

De nombreuses notes permettent de situer les emprunts, d’identifier les erreurs et d’effectuer les corrections et compléments indispensables quand cela s’avère possible. La comparaison attentive des manuscrits connus a permis de proposer cette édition, la plus complète possible.

L’édition proposée par Sesheta Publications est superbe, format allongé et couverture rigide, c’est un bel objet pour bibliophile.

 

Source: La lettre du crocodile 

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