Substance fondamentale

Philippe Heckmann a rassemblé pour ce livre un ensemble d’articles qui furent pour la plupart publiés dans la belle revue Matières à penser, chez le même éditeur.

Les textes sont articulés pour étayer une thèse que l’auteur intitule « monisme substantialiste ». Ils synthétisent cinquante années de recherches dans le domaine de l’ésotérisme mais puisent aussi dans la psychanalyse. L’auteur retrace brièvement son parcours : rosicrucianisme AMORC, Agni Yoga, bouddhisme, hermétisme, martinisme, sciences, philosophies, psychanalyses… Le lecteur averti retrouvera effectivement trace de ces explorations dans les propos de l’auteur.

L’ouvrage peut être envisagé comme un voyage dans les expériences, les rencontres, les méditations et approfondissements de l’auteur. Il reste très personnel tout en ouvrant sur de vastes domaines traditionnels comme scientifiques. Le fil rouge en est la question de la substance que Philippe Heckmann approche sans la définir à travers plusieurs regards monistes.

Parmi les très nombreux sujets traités, signalons, l’alchimie, le mythe de Christian Rosenkreutz, la réalité, l’illusion et le réel, les apports de la physique quantique, le chaos, le Vide, le Feu dans l’agni yoga, le temps, les synchronicités et les rétro-causalités, etc.

Par son chemin et son expérience, Philippe Hackmann tente de faire dialoguer hermétisme et psychanalyse, notamment freudienne et lacanienne. Il est alors peu convaincant tant les psychanalyses et leur chapelet de tautologies, se sont montrées non seulement incapables d’appréhender le sujet de l’hermétisme, mais lui furent hostiles (sauf à chercher du côté jungien ou reichien) comme l’avait très bien vu René Guénon alors même que la psychanalyse était inconnue en France.

Tout au contraire, il est très intéressant quand il observe l’hermétisme à travers les modèles quantiques ou ceux de la philosophie antique et prend en compte le niveau informationnel.

« Pour essayer de donner quelques perspectives, toujours à partir de la congruence entre Physique et Tradition, proposons les idées suivantes : Il semblerait que la Substance fondamentale se tienne dans des dimensions d’une petitesse inconcevable qui rendent son exploration physique très problématique. A ce niveau très Bas en dimensions, mais très Haut en énergie et mouvement, l’agitation semble désordonnée et permanente. La synchronisation momentanée d’une certaine quantité de ce mouvement fondamental semblerait « étendre » cette Substance et lui donner une orientation ontologique très caractérisée, du moins pour une certaine durée dans un Espace-Temps substantiel primordial.

L’inévitable désynchronisation des états de la vibration ramènerait la Monade (Univers/Sujet) à son repos dans l’aléatoire, ou indétermination, tout en lui conservant une destinée dans le cycle suivant. »

Entre raison et intuition, entre local et global, intime et universel, le jeu de la conscience se déploie, ne cesse de se renouveler pour conduire à la reconnaissance ou à la réintégration. Malgré les limites du langage, Philippe Heckmann multiplie les entrées pour susciter un accord, même éphémère, avec le Réel.

 

Source: La Lettre du Crocodile

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