Les Portes de la Sainteté Rabbi H’ayim Vital

Nous retrouvons Sebastiano Gulli, cette fois comme traducteur d’un texte particulièrement important de la tradition kabbalistique d’Isaac Louria (1534-1572).

La kabbale lourianique a connu une influence et un développement considérables dans la culture et la philosophie juives mais cette influence s’est prolongée au-delà des milieux juifs, dans les milieux initiatiques européens dont le martinisme du siècle dernier. Nous lui devons, entre autres, la présentation claire du principe de contraction, le tsimtsoum, autour duquel se déploie une métaphysique remarquable.

Isaac Louria eut deux disciples principaux par lesquels son enseignement nous est parvenu, Rabbi Joseph Ibn Tabul (1545-1610) et Rabbi H’ayim Vital (1542-1620), auteur du Sefer Shâaréi Qedoushah, Les Portes de la Sainteté. Voici comment il présente ce livre après avoir rappelé toutes les difficultés rencontrées par les chercheurs qui s’engagent dans la recherche de l’Esprit Saint :

« Pour tout cela, je me sens obligé de libérer les vrais chercheurs de leurs difficultés, en soutenant leur main droite et en les instruisant sur le chemin à suivre. C’est pourquoi j’ai décidé de composer ce livre, petit en quantité mais grand en qualité, afin qu’il éclaire les sages. Je l’ai appelé les Portes de la Sainteté. J’y expliquerai des sujets cachés qui n’ont jamais été enseignés par les générations précédentes. J’ai reçu ces enseignements directement de la bouche du Saint Homme de Dieu, le messager du Seigneur des Armées, mon maître et enseignant Rabbi Isaac Louria, le saint Ari’zal. Puisqu’il s’agit de choses cachées et dissimulées qui ont été à jamais secrètes, je ne révèlerai qu’une poignée de pouces et je dissimulerai deux mille coudées. Ainsi, avec beaucoup de difficultés, je déverrouillerai les Portes de la Sainteté et ne les ouvrirai que par une fente, de la largeur d’une épingle. Que ceux qui en sont dignes méritent d’entrer dans le sanctuaire intérieur. Ha-Shem est bon et ne retirera pas la bonté de ceux qui marchent dans la pureté. »

Enseignement suggéré par conséquent et non explicité ce qui n’a rien d’exceptionnel mais tout au contraire respecte la tradition.

L’ouvrage présente quatre parties divisées en portes. La première partie traite de « la conduite sainte et ascétique menant à l’obtention de l’Esprit Saint ». La deuxième partie aborde le sujet délicat des Mitzvoth positives et négatives et de l’observation de la Thorah. La troisième partie constitue un guide pour atteindre l’Esprit Saint et aborde la nature des mondes et la nature de la prophétie. Il présente cinq types de réalisation.

La quatrième partie approfondit ces réalisations et traite des pratiques du Nom de Dieu de 72 lettres, le Shem Ha-Meforash.

Comme très souvent avec les grands textes kabbalistiques, sont intrinsèquement mêlées hautes intuitions métaphysiques et aspects pratiques. Nous y retrouvons aussi bien des codes moraux que de la philosophie transcendante. Intimement lié à la nature et la structure de la langue hébraïque, l’enseignement offre des cascades de sens accessibles et nourris par l’intention. Rabbi H’ayim Vital cherche à conduire l’étudiant par des rectifications successives jusqu’à l’attitude juste pour entrer en communion avec l’Âme supérieure et atteindre l’Illumination.

Source: La Lettre du Crocodile

 

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