L’Ordre de Saint Jean de Jérusalem

Michel Gortchakoff, conscient des limites et des enjeux de toute recherche historique cherche à reconstituer l’histoire, peu connue des Grands Prieurés Russes de l’Ordre de Malte ou Ordre de Saint Jean de Jérusalem.

« Loin de toute polémique, dit-il, nous voudrions par cette étude faire le point sur ce que l’Ordre de Malte a voulu instituer dans l’Empire de Russie il y a deux siècles et qui rejoignait les besoins et idéaux d’une partie de sa noblesse, ceci à partir des copies des documents originaux, fondateurs, qui ont été publiés à l’époque. »

Outre la reconstitution de cette histoire complexe, Michel Gortchakoff, cherche à restaurer l’esprit et l’éthique chevaleresques pour ce début de millénaire en pleine mutation sociale et technologique.

« La chevalerie, rappelle-t-il, est un vestige de notre nature humaine. Pas la chevalerie des ordres de décoration, ni celle des mercenaires et tueurs, mais celle de ceux qui acceptent de se lier et de se battre pour protéger ce que Dieu a confié à leur sauvegarde. Des groupes, qui partagent la foi, l’espérance et la charité, sont des constantes de la nature humaine sur le chemin du balancier de la vie des cultures et des civilisations. »

La « grande guerre sainte » relève ici de la queste, de la connaissance et de la maîtrise de soi-même, du rapport ajusté avec le divin comme avec l’humanité. Michel Gortchakoff met en évidence les subtiles nuances de la guerre, sainte ou non, évite les écueils du manichéisme, pour faire le choix de la lucidité.

L’ouvrage propose une « histoire simple » de l’ordre en distinguant histoire officielle et histoire traditionnelle. Ce faisant, il précise les notions d’ordre, de religion, de légitimité, distingue les divers types de chevalerie et met en garde contre les simplifications, les confusions, à égale distance entre absence de discernement et excès de discernement.

Pour répondre à la question centrale : « Quand est-on dans un ordre traditionnel et initiatique, il traite du rattachement à une tradition, des divers champs de l’initiation, des rapports entre transmission traditionnelle et reconnaissance traditionnelle, de la distinction et de la complémentarité entre Oral et Ecrit et encore de l’autorité traditionnelle.

Avant d’analyser dans le détail les textes fondateurs des Grands Prieurés Russes, il évoque encore les aspirations avouées et les réalités historiques pour nous proposer de manière convaincante ses conclusions :

« L’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, nouvelle fondation de 1798, est une émanation de l’ordre de Malte de l’époque, des Grands Prieurés de Pologne, de Russie, de leurs racines historiques, dont la consistance peut avoir été plus ou moins fluctuante au cours des deux derniers siècles, mais suffisamment prégnante pour avoir subsisté et repris tout son sens.

Il faut bien avoir conscience qu’un tel ordre ne repose pas sur une structure juridique associative moderne, mais sur une influence internationale. Aucun statut ou règlement ne s’applique, hors l’autorité qui en émane. L’histoire s’écrit chaque jour. » L’ouvrage cherche à répondre aux principales polémiques soulevées à propos des Grands Prieurés Russes. Il clarifie grandement la situation historique et permet au lecteur de mieux comprendre la situation présente en suivant le cheminement historique de ces Prieurés.

« Mais, surtout, insiste l’auteur, nous avons voulu souligner que si la Chevalerie pose un problème à la pensée unique qui anime notre civilisation, il n’en ressort pas moins qu’un certain jour nos descendants rechercheront les traces de ce mode de rapports humains sachant allier la prudence, la tempérance, la vaillance, et, ensuite, la justice. Des hommes et des femmes de bonne volonté, généreux, voudront mettre au service de Dieu, et de l’humanité, le moteur qui les anime. »

Source: La Lettre du Crocodile

VOUS AIMEREZ AUSSI

Haut