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François Cambriel est un grand oublié de l’histoire de l’alchimie. Cet adepte du XIXème siècle fut pourtant remarqué par Pierre Dujols pour son cours en dix-neuf leçons, achevé semble-t-il en 1829 et publié en 1843. Il s’agit d’une synthèse du grand-œuvre ou d’un « abrégé » à laquelle s’ajoute un commentaire des cinq premiers chapitres de la Genèse et d’un « chapitre de vœux à ses semblables ».

« Pour Cambriel, précise l’auteur, la pierre philosophale, c’est avant tout « la médecine universelle ». » Le cours, restitué en début d’ouvrage par François Cambriel n’est pas aisément accessible. Parfois surprenant, il n’en est pas moins intéressant et le commentaire précis de Grégoire Brissé permet d’entrer dans le texte.

En reconstituant les différents contextes dans lesquels François Cambriel a évolué, milieu familial, ses relations privées ou professionnelles, le monde politique agité de l’époque et les sociétés traditionnelles, Grégoire Brissé refait vivre le personnage pour le lecteur et éclaire à la fois sa vie et ce texte dont François Cambriel disait « ne savoir à qui l’offrir ». Plutôt misanthrope et isolé, notre homme eut tout de même des relations qui permettent de mieux comprendre son parcours et son engagement.

En redessinant son parcours, Grégoire Brissé développe le contenu des leçons de Cambriel en deux parties, l’une d’un point de vue exotérique et l’autre du point de vue ésotérique, notamment en lien avec le compagnonnage.

« Nous adopterons ainsi, nous confie l’auteur, une optique autrement intime de son œuvre, littéralement ésotérique. A ce titre, nous pourrons clairement établir qu’il connait la formule de base de l’alchimie et donc, entre autres, la nature de la materia prima, ce primordial très grand secret.

Puis nous verrons se dérouler le projet pour le moins politique, le plan terrestre de cet homme qui se dit initié par Dieu lui-même. Nous aboutirons alors au dévoilement d’un travail tout à fait hors du commun. Un travail, pour lequel, quel que soit sa nature vous serez à même de dire : c’est bien cela, un grand œuvre. »

Le propos de Grégoire Brissé sur cet homme peu commun est particulièrement alerte. Des mystères demeurent, soulignés, comme ses accointances éventuelles avec des sociétés secrètes luttant contre les appareils politiques de domination. François Cambriel ne sort donc pas complètement de l’ombre, c’est sans doute mieux ainsi, mais, il prend désormais sa place dans la galerie des alchimistes qui laissèrent une trace pour le futur.

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